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Un graffiti antique d’un berger confirme l’existence d’un temple disparu d’Athènes

Ce temple serait plus vieux que le Parthénon

Temple Athenes
— © Alexander Popkov / Wikimedia Commons

L’Acropole d’Athènes, célèbre pour ses monuments emblématiques, continue de révéler ses secrets. Récemment, une étude publiée dans l’American Journal of Archaeology par Merle Langdon de l’université du Tennessee et Janric van Rookhuijzen a mis en lumière d’anciennes inscriptions gravées par un berger, apportant un éclairage nouveau sur un temple perdu situé sur le site du Parthénon. Ces découvertes, datées du VIe siècle avant J.-C., révèlent la vie des bergers de l’époque. 

Les graffitis anciens

Une découverte surprenante a été faite dans les collines au nord et à l’est de Vari, en Attique, où plus de 2 000 gravures rupestres ont été identifiées. Parmi ces gravures, une inscription particulière a attiré l’attention des chercheurs : un dessin rudimentaire d’un temple, accompagné de l’inscription « Hekatompedon » et signé par un individu nommé Mikon. 

Le dessin montre un bâtiment avec des colonnes et des marches, clairement identifiable comme un temple. L’inscription en grec ancien, « To Hekatompedon … Mikonos », se traduit par « L’édifice de 100 pieds … de Mikon ». Mikon, probablement un berger, a laissé ce graffito en gardant ses troupeaux. L’utilisation d’un alphabet grec très ancien confirme que ce dessin remonte au VIe siècle avant notre ère, bien avant la construction du Parthénon.

Les détails du dessin, bien que rudimentaires, révèlent un édifice pentastylé (à cinq colonnes). De tels édifices sont rares dans l’architecture grecque, à quelques exceptions près comme le temple d’Apollon à Thermos, ce qui rend cette découverte d’autant plus précieuse. Le dessin de Mikon, montrant une façade avec au moins cinq colonnes et des éléments suggérant une krepis à deux degrés ou un entablement avec acrotères, est donc particulièrement précieux.

graffiti antique
© Merle K. Langdon, Jan Z. van Rookhuijzen

Signification de la découverte

Hekatompedon est un terme grec qui signifie « 100 pieds » et décrit un structure de grande taille. Le mot « Hekatompedon » a été utilisé pour désigner ces constructions massives à la fois littéralement et symboliquement. Dans un contexte religieux, il fait généralement référence à de grands temples.

Mikon aurait représenté un bâtiment de l’Acropole d’Athènes, mais datant d’au moins 50 ans avant la construction du Parthénon, commencée vers 450 avant notre ère. Des temples encore plus anciens auraient existé sur l’Acropole, mais leur destruction par les Perses en 480 avant notre ère rend difficile leur étude.

L’inscription de Mikon, antérieure aux structures péricléennes, éclaire l’utilisation du terme Hekatompedon. Les « Décrets de l’Hekatompedon » de 485/4 avant J.-C. mentionnent des salles pour stocker des trésors, confirmant l’usage du terme pour désigner une partie sacrée de l’Acropole.

Les implications historiques et archéologiques

Les archéologues estiment que l’expression « Hekatompedon » fait probablement référence à un temple, puisque Mikon a appelé le temple qu’il a dessiné « Hekatompedon ». En fait, Hekatompedon était l’ancien nom du Parthénon qui se trouve aujourd’hui au sommet de la colline.

Le graffito de Mikon, document unique du VIe siècle avant J.-C., représente la plus ancienne attestation du terme Hekatompedon. L’article défini τό indique un bâtiment spécifique, probablement sur l’Acropole d’Athènes. Cette gravure offre des informations cruciales pour l’étude future de l’architecture archaïque de l’Acropole, renforçant l’idée que le terme se réfère à un temple probablement situé sur le côté sud de l’Acropole.

La découverte du graffito de Mikon montre également que, contrairement à ce que l’on pensait, les bergers de l’époque savaient lire et écrire. L’alphabétisation était en train de se répandre dans le monde grec au VIe siècle avant J.-C., et cette inscription en est une preuve. Par ailleurs, ces graffitis vieux de 200 ans montrent à quel point les Anglais détestaient Napoléon.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Arkeonews

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