
S’étant éteint au début des années 2000, le gorille des plaines de l’Ouest « Flocon de Neige » a eu une existence définitivement hors du commun, sur laquelle on revient aujourd’hui.
« Copito de Nieve »
Tout commence en octobre 1966 au cœur de la Guinée équatoriale, alors colonie espagnole. Après avoir abattu la femelle gorille qui « s’attaquait » à des plantations de bananes et de café, des chasseurs découvrent qu’elle avait un petit, au pelage immaculé. Ramené au village, celui-ci est baptisé « Nfumu Ngui » (« gorille blanc ») et devient rapidement une attraction locale, qui attire l’attention du primatologue catalan Jordi Sabater Pi.
Nouveau pensionnaire remarqué du zoo de Barcelone, « Copito de Nieve » (« Flocon de Neige ») fait la couverture de nombreux périodiques majeurs, dont le numéro de mars 1967 du National Geographic, qui lui permettent d’acquérir une renommée internationale.
Mascotte de la capitale catalane, le grand singe est décrit comme grincheux et maussade, ce qui lui vaut d’être ponctuellement mis sous antidépresseurs. Au cours de sa vie en captivité, il engendre 21 descendants avec trois femelles différentes. Atteint d’un cancer de la peau, probablement dû à son albinisme et à l’exposition prolongée au rayonnement UV, il est euthanasié en novembre 2003 à l’âge vénérable de 39 ans (on estime que l’espérance de vie d’un gorille sauvage ne dépasse généralement pas 25 ans) et incinéré.

Quelques jours après sa mort, un astéroïde nouvellement découvert est nommé « Copito » en son honneur. Évoqué dans des bandes dessinées, des romans, des pièces de théâtre et des chansons, le gorille albinos se trouve au centre d’un film d’animation espagnol en 2011 et inspire également un personnage de la saga La Planète des singes.
Une condition rare
Le séquençage de son génome en 2013 a révélé un haut degré de consanguinité. Selon les chercheurs, le grand-père de Snowflake était porteur du gène récessif de l’albinisme qu’il a transmis à sa progéniture, comprenant les futurs parents de Snowflake. Ce dernier a par conséquent hérité de ses deux copies et développé cette condition rare.
Ces dernières années, des cas d’albinisme ont été documentés chez différents animaux, incluant un fourmilier brésilien et un cobra indien.