Dans son cinquième « rapport de transparence », Google s’alarme sur l’augmentation du nombre de demandes de suppression de contenus, émanant de gouvernements ou de tribunaux. Une étude qui met également en cause les pays démocratiques.
Le dernier rapport de Google porte sur la période comprise entre juillet et décembre 2011. Comme le rappelle Google, « certaines demandes de suppression de contenu sont dues à des allégations de diffamation, tandis que d’autres sont basées sur le non-respect des lois locales interdisant l’incitation à la haine ou la pornographie« . Certaines se justifient donc parfaitement.
Mais ce qui inquiète le géant de l’Internet est la demande de suppression de messages politiques de la part de gouvernements démocratiques : « Nous avons remarqué que des organismes gouvernementaux de divers pays nous demandaient quelquefois de retirer des messages politiques mis en ligne par nos utilisateurs […] Cela est alarmant, non seulement parce que la liberté d’expression est en danger, mais aussi parce que certaines de ces demandes proviennent de pays que vous ne pourriez soupçonner. Les démocraties occidentales ne sont généralement pas associées à la censure« , déclare sur le blog de Google l’analyste Mme Chou. Pour exemple, une institution politique polonaise a souhaité supprimer un lien vers un site qui la critiquait. L’Espagne, quant à elle, a demandé la suppression de 270 résultats de recherches sur des personnalités publiques et des individus, comme des maires ou des procureurs. En France, l’Etat a émis 61 demandes de suppression de contenu (message ou vidéo). Google a consentie à 67% des demandes appuyées par la justice, et à 47% des autres.
Par ailleurs, Google constate aussi une forte hausse des demandes du gouvernement américain (103%) et de l’Inde (49%). Malgré l’annonce de ces chiffres, le groupe du moteur de recherche précise qu’il « ne fournissent qu’un petit éclairage sur ce qui se passe dans le Web en général, mais nous espérons qu’en cultivant la transparence sur ces données, nous pouvons contribuer au débat public sur la façon dont le comportement des gouvernements façonne Internet« . Des résultats à suivre.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Par Alex Dobro, le
Source: Le Figaro