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Les médecins ont la solution pour soigner votre intolérance au gluten : infester votre ventre de vers parasites

Imaginez ne pas pouvoir manger de pâtes, de céréales, de pain, de pizza, certains biscuits et gâteaux… Cela vous semble difficile tellement ces aliments font partie de notre vie de tous les jours. C’est pourtant le quotidien des personnes intolérantes au gluten. Puisqu’il n’existe pour l’instant aucun traitement à cette maladie, elles doivent faire preuve d’ingéniosité pour s’alimenter autrement. Un remède saugrenu pourrait bien changer la vie de nombreuses personnes, mais cela implique malheureusement l’ingestion… de vers parasites. SooCurious vous explique tout sur ce traitement qui semble au premier abord peu appétissant.

Bonne nouvelle, le Dr John Croese, gastro-entérologue à l’hôpital Prince Charles et professeur à l’université James Cook à Brisbane, et le Dr Paul Giacomin, scientifique à l’université James Cook à Cairns en Australie, ont peut-être trouvé un traitement contre l’intolérance au gluten, appelée aussi la maladie cœliaque. Cette maladie auto-immune est une réaction du corps anormale face à l’ingestion de gluten et qui entraîne l’inflammation et l’endommagement de l’intestin grêle, ce qui provoque des vomissements et des diarrhées. Le gluten est une protéine que l’on retrouve dans les céréales, et donc dans beaucoup d’aliments comme le pain, les pâtes, les biscuits et beaucoup d’autres aliments transformés. Les personnes intolérantes au gluten doivent alors faire très attention à leur alimentation pour ne pas tomber malades. Car pour l’instant, aucun traitement n’existe.

Néanmoins, une étude australienne pourrait donner de l’espoir aux personnes intolérantes au gluten. Pour se soigner, il leur faudrait simplement… ingérer des vers parasites. En fait, les chercheurs se sont intéressés aux cellules T, ou lymphocytes T (globules blancs à un seul noyau) qui participent à la défense de l’organisme. Il en existe de plusieurs sortes, certaines provoquant une réaction pro-inflammatoire (comme dans le cas de la maladie cœliaque), d’autres anti-inflammatoire. Les vers parasites peuvent être à l’origine de cette deuxième réaction.

Face à ces données, les chercheurs australiens ont eu l’idée de freiner la réaction pro-inflammatoire de la maladie cœliaque en utilisant des vers parasites sécrétant des protéines anti-inflammatoires. En clair, ils se sont demandé s’il était possible d’inverser la tendance et de passer du statut pro-inflammatoire à celui d’anti-inflammatoire.


Pour répondre à cette question, les scientifiques ont recruté 12 volontaires et ont infecté chacun d’entre eux avec vingt vers parasites, des larves appelées Necator americanus. Au début de l’essai, les personnes ingéraient 1/10 de gramme de gluten par jour (l’équivalent de deux centimètres de spaghetti). A la fin du test, les personnes intolérantes au gluten pouvaient ingérer 3 grammes de gluten, soit 75 brins de spaghettis par jour, et tout cela sans souffrir des symptômes habituels provoqués par cette maladie.

Heureusement pour les volontaires, ces vers vivent à peine cinq ans et ils ne se reproduisent pas à l’intérieur du corps humain. Aucune chance donc qu’ils se multiplient dangereusement ! D’ailleurs à l’issue de l’expérience, les participants ont tous fait le choix de garder leurs vers et ils ont refusé les vermifuges proposés par les médecins.

Grâce à ces résultats fructueux, les chercheurs australiens ont obtenu une subvention du National Health and Medical Research Council (Organisme d’aide à la recherche médicale) de l’ordre de 860 000 dollars australiens, soit 570 000 euros, pour étudier de plus près ce traitement prometteur et renouveler l’essai clinique sur 40 participants. Si cette étude n’a pas encore abouti à un remède, cela représente en revanche un réel espoir pour les personnes intolérantes au gluten et qui font face chaque jour à des difficultés pour se nourrir. Les scientifiques espèrent même à terme créer un médicament au lieu d’infecter les patients avec des vers peu ragoûtants. A la rédaction, nous sommes très étonnés et intrigués par cette curieuse découverte. Et vous, seriez-vous prêt à ingérer des vers parasites pour guérir d’une maladie ? Supporteriez-vous de vivre avec des vers à l’intérieur de votre corps ?

Par Noémi Capell, le

Source: IFLScience

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