De nouvelles données indiquent que la fonte accélérée des glaciers aux bordures du Groenland provoque le soulèvement rapide de la masse continentale, à la manière d’un matelas qui se décompresse.
Fonte accélérée
Depuis la fin de la dernière période glaciaire, il y a environ 11 700 ans, le retrait de la calotte du Groenland a permis à son socle rocheux de s’élever. Un processus à long terme connu sous le nom de « rebond isostatique glaciaire », amplifié par l’intensification récente du changement climatique. À l’heure actuelle, on estime que l’inlandsis groenlandais perd environ 262 gigatonnes de glace par an, dont 42 proviennent des glaciers situés à sa périphérie.
Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Geophysical Research Letters, un tiers du mouvement vertical total des terres interviendrait dans ces régions.
« Le soulèvement maximal se produit là où la perte de masse est la plus importante, et c’est là que se trouvent les plus grands glaciers du Groenland », souligne Danjal Longfors Berg, chercheur à l’université technique du Danemark, et auteur principal de la nouvelle étude.
Pour parvenir à cette conclusion, Berg et son équipe ont analysé les données de 58 moniteurs GPS fichés depuis 2007 dans le socle rocheux groenlandais. Il s’est avéré que la diminution rapide des glaciers était responsable d’une grande partie de son élévation récente : respectivement 32 % et 27,9 % du rebond total dans deux bassins hydrographiques situés dans les parties nord et est de la masse continentale.
Jusqu’à 8 millimètres d’élévation par an
C’est près du glacier de Kangerlussuaq (sud-est du Groenland), ayant reculé d’environ 10 kilomètres et dont la pointe s’est amincie de plusieurs centaines de mètres depuis le début du XXe siècle, que le taux le plus élevé a été observé, avec une élévation d’environ 8 millimètres par an.
Si la connaissance de l’élévation précise du socle rocheux du Groenland est un moyen précieux pour évaluer le rétrécissement de l’inlandsis groenlandais, les chercheurs s’appuient également sur les variations altimétriques et gravitationnelles mesurées par satellite.
« Associées aux mouvements verticaux du sol, ces approches peuvent permettre de mesurer avec précision la quantité de glace qui disparaît », estime Berg. « Plus la mesure est précise, mieux nous pouvons estimer la hausse du niveau de la mer associée. »
Par Yann Contegat, le
Source: Live Science
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Catégories: Écologie, Actualités