De nouvelles recherches basées sur des marqueurs épigénétiques ont suggéré un vieillissement biologique accéléré chez les hommes nés prématurément et de poids extrêmement faible à la naissance.
Un vieillissement accéléré
Au cours des dernières décennies, les scientifiques ont mis en évidence un nombre de complications postnatales beaucoup plus élevé chez les garçons nés prématurément et de faible poids à la naissance que les filles. Afin d’en savoir plus, les auteurs de cette nouvelle recherche, présentée dans la revue Pediatrics, ont analysé les données de la plus longue étude mondiale en la matière. La cohorte comprenait 45 bébés de poids extrêmement faible à la naissance, suivis jusqu’à l’âge de 30 à 35 ans, comparés à un groupe témoin de même âge présentant un poids normal à la naissance.
Pour mesurer le vieillissement, les chercheurs ont utilisé une technique récemment développée analysant la méthylation de l’ADN, des marqueurs génétiques qui s’accumulent avec l’âge. Un type d’horloge épigénétique offrant une mesure biologiquement significative et objective du vieillissement.
Il s’est avéré que les hommes nés prématurés âgés d’une trentaine d’années avaient en moyenne 4,6 ans de plus, d’un point de vue biologique, que les hommes d’âge similaire nés avec un poids normal. Tandis qu’aucune différence de vieillissement biologique entre les bébés de poids extrêmement faible à la naissance et ceux de poids normal, selon les mesures épigénétiques, n’a été détectée dans les cohortes féminines.
« Bien que la raison pour laquelle on observe un vieillissement biologique accéléré chez les hommes de poids extrêmement faible à la naissance ne soit pas claire, cela suggère que les expositions prénatales jouent un rôle important dans le vieillissement », explique Ryan Van Lieshout, auteur principal de l’étude.
« Ces travaux mettent en évidence la nécessité de surveiller la santé des prématurés tout au long de leur vie »
Première recherche à examiner ce type de mesure du vieillissement accéléré chez des sujets nés prématurément, la nouvelle étude soulève globalement plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. On ne sait pas exactement quels sont les déclencheurs environnementaux qui pourraient influencer ces marqueurs épigénétiques et on ne sait pas non plus pourquoi les hommes semblent être plus touchés que les femmes.
Par conséquent, ses auteurs appellent à davantage de recherches sur le sujet, et soulignent l’importance pour les hommes nés prématurément d’adopter un mode de vie favorisant un vieillissement sain (alimentation équilibrée, exercice régulier et rythme de sommeil constant).
« Ces travaux mettent en évidence la nécessité de surveiller la santé des prématurés tout au long de leur vie », estime Van Lieshout. « Ils soulignent également la nécessité d’informer les hommes présentant un poids extrêmement faible à la naissance afin qu’ils puissent atténuer ces risques de manière proactive. »
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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