
Un type étrange de galaxie observé dans l’Univers primitif a été repéré pour la première fois dans une partie plus récente du cosmos, soulevant de nouvelles questions quant à leur véritable nature.
Des objets inattendus
Ces dernières années, le télescope spatial James-Webb a détecté de nombreuses galaxies compactes à « petits points rouges » moins d’un milliard d’années après le Big Bang. Alors qu’on pensait leur formation étroitement liée aux conditions particulières qui régnaient à cette époque précoce de l’histoire de l’Univers (qui approche aujourd’hui les 13,8 milliards d’années), Xiaojing Lin, de l’université Tsinghua, et ses collègues ont découvert des exemples nettement plus récents.
En examinant les données collectées dans le cadre du Sloan Digital Sky Survey, programme ambitieux visant à caractériser plus de 100 millions d’objets célestes, l’équipe a identifié trois structures « cochant toutes les cases attendues » pour ce type de galaxies à environ 2,5 milliards d’années-lumière.
D’un diamètre équivalent à celui du Système solaire, chacune de ces galaxies à petits points rouges se révèle environ un million de fois plus massive que notre astre. En raison de sa forme inhabituellement allongée, l’une d’entre elles a été surnommée l’oeuf. Plusieurs candidates prometteuses pourraient prochainement être confirmées.
« C’est une découverte fascinante », s’enthousiasme Anthony Taylor, de l’université du Texas à Austin. Selon le chercheur, leur (relative) proximité implique qu’elles pourront être étudiées en détail par nos télescopes spatiaux, ce qui permettra de préciser leur nature et d’éclairer leur formation.
A weird type of galaxy seen in the early universe has now been spotted in a more recent part of the cosmos, raising questions about their true nature. https://t.co/qrkZ63F6PN
— New Scientist (@newscientist) July 22, 2025
Trous noirs supermassifs
À ce stade, la principale hypothèse est que ces « petits points rouges », beaucoup plus massifs et évolués que ne le prévoient nos modèles actuels de formation galactique, soient liés à l’activité de trous noirs géants, que l’on trouve au cœur de la plupart des galaxies.
Ils pourraient correspondre à une phase précoce de la croissance de ces monstres cosmiques, lorsqu’ils s’éveillent pour la première fois et commencent à dévorer des quantités prodigieuses de matière.
Les auteurs de la nouvelle étude, pré-publiée sur le serveur arXiv, prévoient d’utiliser prochainement les télescopes Webb et Hubble afin de déterminer si les exemples récemment découverts dans notre Univers local sont des galaxies longtemps inactives ayant connu un regain d’activité, ou des structures bien plus jeunes.
Plus tôt ce mois-ci, une « machine à remonter le temps » avait révélé des structures cachées dans les premières galaxies.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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