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— sakkmesterke / Shutterstock.com

Une équipe du Lawrence Livermore National Laboratory a réalisé une avancée majeure dans la quête de l’énergie de fusion, en obtenant pour la toute première fois un gain énergétique net. Explications.

Un gain énergétique net de 20 %

Présentée comme un véritable Graal pour un avenir énergétique neutre en carbone, la fusion nucléaire vise à recréer les processus se produisant dans les entrailles de notre étoile. Des quantités d’énergie écrasantes se révélant nécessaires pour amorcer ces réactions, les scientifiques cherchent à faire en sorte qu’elles deviennent la principale source de chaleur, créant ainsi une forme auto-alimentée de fusion.

Le National Ignition Facility (NIF) utilise le système laser le plus grand et puissant au monde pour projeter un faisceau ultra-concentré d’énergie ultraviolette sur une minuscule capsule de deutérium-tritium, des isotopes d’hydrogène utilisés depuis longtemps dans divers réacteurs de fusion expérimentaux. La source de combustible est alors transformée en plasma, libérant de la chaleur qui peut être récupérée et convertie en électricité.

Un peu moins de deux ans après avoir obtenu le tout premier plasma brûlant, les chercheurs du NIF ont annoncé avoir réalisé une autre percée dans le domaine, en obtenant une réaction de fusion ayant pour la première fois produit davantage d’énergie qu’elle n’en a consommé. En d’autres termes : un gain énergétique net.

Fusion nucléaire
Préamplificateurs contribuant à augmenter l’énergie des faisceaux laser — © Lawrence Livermore National Laboratory / CC BY-SA 3.0

Dans des propos rapportés par le Financial Times, les responsables du laboratoire californien ont expliqué que celle-ci avait généré environ 2,5 mégajoules d’énergie, soit environ 120 % des 2,1 mégajoules nécessaires à l’amorçage de la réaction, correspondant à un gain net de 20 %. Ce qu’une analyse de données menée par un groupe indépendant d’experts a permis de confirmer.

Des données analysées par un groupe indépendant d’experts

Cette nouvelle avancée constitue une étape majeure dans la quête d’une énergie de fusion viable, débutée il y a plusieurs décennies. Générant beaucoup moins de déchets et se révélant également nettement plus sûre que la fission nucléaire, cette approche offrirait théoriquement une source d’énergie propre et quasi illimitée.

Décrivant cette percée comme un moment historique, le physicien spécialiste des plasmas Arthur Turrell a rappelé que les chercheurs tentent d’obtenir ce type de gain énergétique depuis les années 1950.

« Ce résultat expérimental va galvaniser les efforts visant à alimenter la planète avec la fusion nucléaire, à un moment où nous n’avons jamais eu autant besoin d’une source abondante d’énergie sans carbone », a-t-il conclu.

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