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Une nouvelle analyse des travaux de Sigmund Freud révèle qu’il a été largement incompris et que son obsession supposée pour le sexe n’est pas fondée. Une révision récente de ses théories sur les rêves montre que Freud utilisait le terme « sexualité » dans un sens beaucoup plus large que ce que l’on croit généralement.
La redéfinition de la sexualité par Freud
Freud utilisait le terme « sexualité » pour décrire toute activité procurant un plaisir pur, au-delà des simples connotations érotiques. Selon Mark Solms, psychanalyste et neuropsychologue renommé, Freud considérait des actions comme sucer une tétine, jouer au football ou se balancer sur une balançoire comme des comportements « sexuels » en raison du plaisir qu’ils procurent.
Cette utilisation du mot est tellement inhabituelle qu’elle dénature gravement ses convictions. À la fin de sa vie, Freud s’en est rendu compte, selon Solms.
La traduction anglaise standard des œuvres de Freud, réalisée par James Strachey dans les années 1950 et 1960, comportait plusieurs erreurs et inexactitudes. Mark Solms, en tant que germanophone et expert en psychanalyse, a révisé ces traductions pour corriger ces erreurs et replacer les termes dans leur contexte original. Solms a également mis à jour certains termes techniques obsolètes et ajouté des essais et conférences qui n’étaient pas inclus dans la version de Strachey.
L’influence et la mauvaise interprétation par le surréalisme
Les théories de Freud sur les pulsions sexuelles, la signification des rêves et la lutte pour la liberté émotionnelle ont fortement influencé le Manifeste du surréalisme d’André Breton en 1924, inspirant des artistes comme Salvador Dalí, René Magritte et Giorgio de Chirico. Toutefois, ces artistes ont souvent mal compris les idées de Freud, croyant à tort qu’il partageait leurs idéaux révolutionnaires.
En réalité, Freud était un penseur conservateur, visant à rétablir l’ordre social plutôt qu’à le bouleverser. Solms souligne que les surréalistes ont utilisé les termes techniques de Freud pour soutenir des idées radicales, créant ainsi une distorsion de ses véritables intentions.
Si certains, comme Breton, ont été influencés par des aspects plus profonds de son œuvre et ont utilisé l’écriture automatique et le dessin sur le modèle de la méthode d’association libre de Freud, d’autres, comme Dalí et de Chirico, ont représenté directement le monde intérieur de l’esprit tel qu’il se révèle dans les rêves, avec des juxtapositions troublantes et d’autres choses du même genre. Magritte avait également une compréhension plus profonde de Freud.
La nouvelle édition révisée
La nouvelle édition révisée des œuvres de Freud par Solms, commandée par la British Psychoanalytic Society, sera présentée au Freud Museum de Londres le 19 septembre, deux jours avant une conférence spéciale à l’University College London. Cette édition, en 24 volumes, marque le 50e anniversaire de la publication de l’œuvre de Freud et vise à corriger les malentendus qui ont persisté.
La traduction précédente de Strachey, qu’il considère comme un « maître de la langue anglaise » ayant une connaissance directe de Freud, n’a pas été remplacée par Solms. C’est pourquoi dans les ouvrages révisés, des « soulignements subtils » indiquent des ajouts et des modifications.
Freud a été le premier à proposer que les rêves servent à nous maintenir endormi, puisque le sommeil est essentiel à notre biologie. Selon lui, puisque « un rêve qui montre un souhait exaucé est cru pendant le sommeil, il supprime le souhait et rend le sommeil possible », la sensation hallucinatoire des rêves satisfaits nous empêche de nous réveiller. Par ailleurs, voici 8 anecdotes étonnantes sur Sigmund Freud, le père de la psychanalyse.