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Pour empêcher la propagation des maladies, les fourmis ne reculent devant rien

Une nouvelle démonstration fascinante de l’intelligence individuelle et collective de ces insectes

Fourmis Maladie
— Todor Stoyanov / Shutterstock.com

Des chercheurs ont découvert que lorsque les fourmis ouvrières étaient exposées à un champignon pathogène, elles modifiaient la configuration de leurs nids afin de réduire le risque d’épidémie.

Gestes barrière

Dans le cadre de travaux pré-publiés sur le serveur bioRxiv, Nathalie Stroeymeyt, de l’université de Bristol, et ses collègues ont placé des groupes de 180 fourmis noires des jardins (Lasius niger), ainsi que des larves et des nymphes, dans des terrariums. Des caméras ont enregistré l’activité des insectes en surface, tandis que des tomographies régulières ont permis de révéler la structure interne de leurs nids.

Au bout de 24 heures, vingt ouvrières supplémentaires, préalablement aspergées d’une solution contenant dans certains cas des spores d’un champignon pathogène, ont été ajoutées à chaque terrarium. Au cours des jours suivants, l’équipe a constaté que les nids construits par les groupes comprenant des insectes exposés aux spores étaient nettement plus compartimentés et moins interconnectés.

Globalement, les fourmis travaillaient plus vite, creusaient davantage de galeries, créaient des entrées plus éloignées les unes des autres et avaient également tendance à établir les chambres à la périphérie plutôt qu’au centre des nids.

— Maciej Olszewski / Shutterstock.com

Un risque d’infection réduit

Des simulations informatiques ont montré que de telles précautions, permettant de limiter les contacts entre les différents membres de la colonie, impliquaient un risque significativement plus faible pour chaque fourmi de contracter une infection mortelle.

Dans la nature, les chercheurs estiment que ces adaptations, associées à des changements comportementaux (il s’est également avéré que les ouvrières exposées aux spores pratiquaient une forme d’auto-isolement en passant plus de temps à l’extérieur du nid) le réduiraient davantage.

Selon Erik Frank, chercheur à l’université de Würzburg dont les travaux récents ont montré que les fourmis amputaient les membres de leurs camarades blessées pour leur sauver la vie, il s’agit d’une nouvelle démonstration fascinante de l’intelligence individuelle et collective de ces insectes.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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