Les trilobites ont depuis longtemps disparu, mais leurs fossiles continuent d’éclairer l’histoire de notre planète. La découverte récente de spécimens de près d’un demi-milliard d’années a apporté une précieuse pièce au puzzle géologique que représente l’évolution du Gondwana.
Puzzle géologique
Les fossiles en question ont été mis au jour dans une région peu étudiée de la Thaïlande, connue sous le nom Ko Tarutao. Décrits dans la revue Papers in Palaeontology, ces derniers étaient piégés dans une couche de tuf. Un type de roche sédimentaire résultant de la lente compression de cendres et d’autres débris volcaniques s’étant déposés au niveau du fond marin.
Ces morceaux de tuf renfermaient des cristaux de zircon, un minéral chimiquement stable contenant des atomes d’uranium qui se désintègrent progressivement et se transforment en atomes de plomb. Grâce à la radiodatation isotopique, les auteurs de la nouvelle étude ont pu estimer l’âge du zircon et, par extension, celui des roches et des trilobites.
Il s’est avéré que ces anciens arthropodes avaient environ 490 millions d’années, correspondant à la fin du Cambrien, période géologique pour laquelle les témoignages fossiles se révèlent rares. Si les analyses réalisées ont permis la mise en évidence de 10 espèces inconnues de la science, la présence de types de trilobites jusqu’alors uniquement trouvés dans d’autres régions du globe, associée aux radiodatations, a permis d’éclairer l’histoire du supercontinent Gondwana.
« Nous pouvons désormais relier la Thaïlande à certaines parties de l’Australie, une découverte vraiment passionnante », souligne Shelly Wernette, auteure principale de l’étude. « Cela suggère que la région qui est devenue la Thaïlande constituait autrefois une bordure du Gondwana. »
De vastes implications
Selon les chercheurs, ces découvertes contribuent à approfondir notre compréhension de l’évolution d’autres régions du globe, comme l’Amérique du Nord ou la Chine, où des fossiles similaires avaient été trouvés dans des roches impossibles à dater. Toutefois, leurs implications ne se limitent pas au passé et au présent de notre planète.
« Ce que nous avons ici est une chronique de changements évolutifs accompagnés d’extinctions », soulignent-ils. « La Terre a écrit cette histoire pour nous, et plus nous en tirerons de leçons, mieux nous serons préparés aux défis qui nous attendent. »
En octobre dernier, l’analyse d’un fossile rare avait révélé l’ultime repas mortel d’un trilobite il y a 465 millions d’années.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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Catégories: Actualités, Histoire