Le 15 mars 2017, le fleuve Whanganui, troisième plus long cours d’eau de la Nouvelle-Zélande, a obtenu un statut unique au monde. Il est aujourd’hui considéré comme une entité vivante, dotée de droits et d’intérêts défendables juridiquement.
Le Whanganui reconnu comme une entité vivante
Le fleuve Whanganui, considéré comme sacré par les Maoris, a récemment été reconnu comme une Te Awa Tupua (« entité vivante à part entière ») par le Parlement de la Nouvelle-Zélande. Une telle décision signifie que le cours d’eau sera doté d’une « personnalité juridique ». « Il aura sa propre identité juridique, avec tous les droits et les devoirs attenants », a expliqué le ministre de la Justice, Chris Finlayson. Par ailleurs, cette approche est unique, car c’est la première fois qu’un fleuve obtient officiellement le statut juridique d’une personne légale.
En quoi consiste réellement ce nouveau statut ?
Whanganui est désormais doté de droits et d’intérêts. Concrètement, les intérêts du fleuve seront défendus par un avocat représentant la tribu locale, appelée les Iwis, une communauté locale maori ayant de forts liens ancestraux et culturels avec le fleuve, et un avocat désigné par le gouvernement.
« La nouvelle législation est une reconnaissance de la connexion profondément spirituelle entre la tribu et son fleuve ancestral », révèle Chris Finlayson. Afin d’assurer sa protection, les deux parties ont dû se mettre d’accord sur les différentes caractéristiques qui font toute la valeur du Whanganui ainsi que sur une stratégie de développement qui contentera toutes les parties prenantes.
Un combat de longue haleine qui a porté ses fruits
D’après des révélations faites par Chris Finlayson, les Iwis luttent pour la préservation et la reconnaissance des droits du fleuve depuis les années 1870. Après une longue période de combat, les négociations entre la couronne (équivalent de l’État en Nouvelle-Zélande) et les Iwis ont officiellement commencé en 2009.
Aujourd’hui, la communauté locale a été indemnisée de 80 millions de dollars néo-zélandais, soit un peu plus de 52 millions d’euros, afin de rembourser les frais de justices occasionnés par une longue procédure ainsi que 30 millions de dollars, soit plus de 19 millions d’euros, dans le but d’améliorer l’état du cours d’eau et de l’entretenir. Une belle victoire pour les Maoris !
« POUR CERTAINES RESSOURCES NATURELLES, IL EST IMPORTANT DE S’EN REMETTRE À CEUX QUI LES CONNAISSENT LE MIEUX »
Par David Rudzki, le
Source: Le Monde
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