L’histoire de l’humanité est souvent racontée à travers le prisme des grands hommes et des grandes femmes qui ont marqué leur époque par leurs actions, leurs inventions ou leurs idées. Mais qu’en est-il des petits organismes invisibles qui ont causé les fléaux les plus dévastateurs de notre espèce ?
Les agents pathogènes, acteurs clés de l’évolution humaine
Dans son dernier livre, Pathogenesis : A History of the World in Eight Plagues, l’auteur Jonathan Kennedy, sociologue de la santé publique, soutient que les agents pathogènes ont eu une influence majeure sur le développement de la culture, de la religion, de la politique et même de la race humaine. Il retrace l’histoire de huit maladies infectieuses – la peste bubonique, la variole, le paludisme, le choléra, la tuberculose, la grippe espagnole, le sida et le Covid-19 – et montre comment elles ont façonné le cours des événements.
Kennedy commence son livre en montrant comment les microbes bénins ont contribué à l’émergence du placenta chez les mammifères, un organe essentiel pour la reproduction et la survie. Il explique également comment certaines maladies infectieuses ont favorisé l’expansion des agriculteurs du Néolithique au détriment des chasseurs-cueilleurs, en leur conférant une immunité contre des virus comme l’hépatite B ou la rougeole.
Il remet également en question la vision traditionnelle de la disparition des Néandertaliens, ces cousins d’Homo sapiens qui étaient en fait très sophistiqués et intelligents. Selon lui, ils ont été exterminés par les maladies qu’Homo sapiens leur a transmises en se croisant avec eux, et non par leur infériorité intellectuelle. Il cite à l’appui de cette hypothèse une étude génétique publiée en 2020 qui suggère que les Néandertaliens étaient plus sensibles aux infections respiratoires qu’Homo sapiens.
Les fléaux, moteurs de changement social et culturel
Kennedy poursuit son récit en analysant comment les épidémies de peste ont façonné l’histoire religieuse et politique du monde. Il affirme que l’islam et le christianisme se sont répandus grâce aux ravages causés par la peste, qui a ébranlé la confiance des populations dans les pratiques religieuses locales et les a rendues plus réceptives aux nouveaux messages spirituels. Il donne comme exemple le cas de Constantinople, qui a été épargnée par la peste justinienne au VIe siècle grâce à sa position géographique et à ses mesures d’hygiène, ce qui a permis au christianisme byzantin de se renforcer face au paganisme.
Il établit également un lien entre les maladies infectieuses et la formation des stéréotypes raciaux. Il montre comment les esclaves noirs originaires d’Afrique de l’Ouest ont été privilégiés par rapport aux esclaves blancs et aux serviteurs engagés dans les Amériques, car ils étaient immunisés contre les maladies importées d’Afrique. Il suggère que cela a contribué à créer une hiérarchie raciale basée sur la couleur de la peau. Il cite également le cas du Rwanda, où le paludisme aurait favorisé la distinction entre les Hutus et les Tutsis selon leur taille et leur forme de nez.
Les leçons à tirer pour l’avenir
Kennedy conclut son livre en mettant en garde contre le risque de sous-estimer le pouvoir des agents pathogènes dans le contexte actuel de pandémie. Il rappelle que les épidémies passées ont suscité des réactions hostiles de la part des populations, qui ont parfois rejeté les mesures sanitaires prises par les autorités ou accusé certains groupes d’être responsables de la propagation du virus. Il souligne que ces erreurs ont coûté la vie à de nombreuses personnes et qu’il faut en tirer les leçons pour se préparer aux prochaines crises.
Il reconnaît que la technologie a progressé, mais que nos comportements modernes sont également propices à la transmission des infections. Il insiste sur le fait que les microbes continuent à déterminer notre parcours, mais que cela dépend aussi de la manière dont nous leur répondons et du pouvoir que nous leur reconnaissons. Il appelle à une prise de conscience collective et à une solidarité mondiale pour faire face aux défis sanitaires actuels et futurs.
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le covid 19 est une mascarade créer pour tester la soumission des peuples
8 milliards d’humains sur la planète, je ne crois pas que ce soit les microbes et virus et bactéries ni les animaux qui polluent la planète, et si les microbes et bactéries et virus étaient une défense de la planète ? il va falloir qu’elle renforce encore ses défenses…