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Des découvertes réécrivent la chute de la « cité perdue de l’Amazonie »

Pas de destin « à la Pompéi »

Cité maya perdue
Image d’illustration — Alfredo Matus / Shutterstock.com

Alors qu’il était jusqu’à présent largement supposé qu’une civilisation préhispanique ayant prospéré dans les environnements forestiers denses de l’est de l’Équateur avait été anéantie par une éruption volcanique massive, de nouvelles données indiquent plutôt un lent déclin.

Un ancien établissement majeur

Situés dans la vallée d’Upano, où les contreforts andins rencontrent la forêt amazonienne, les vestiges de cette « cité perdue » comprennent plus de 7 000 structures et un réseau complexe de chaussées. Les datations au radiocarbone indiquent que cet ancien établissement majeur de la région a été fondé autour du VIIIe siècle avant notre ère, et complètement abandonné vers le milieu du VIe siècle de notre ère.

Si la découverte de dépôts de cendres avait initialement suggéré une fin abrupte il y a 1 500 ans, consécutive à l’éruption massive du volcan Sangay, cette possibilité a été remise en question par des recherches ultérieures.

Afin d’en savoir plus, les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Communications, ont analysé des échantillons de sédiments provenant d’un lac proche. Ne présentant aucune trace d’accumulation brève de matériau volcanique, qui aurait renforcé l’idée d’un destin « à la Pompéi », ceux-ci ont révélé une baisse considérable des concentrations de pollen au cours des siècles précédant l’abandon du site, indiquant un net déclin de l’activité agricole locale.

Sur la base des espèces végétales identifiées, les chercheurs estiment que la « cité perdue de l’Amazonie » a connu son apogée entre 500 avant notre ère et 200 de notre ère. Une période marquée par une culture généralisée du maïs, ainsi que la plantation et l’abattage massif d’aulnes, dont le bois aurait été utilisé comme matériau de construction et combustible.

cités amazoniennes
— Valentin Ayupov / Shutterstock.com

Exode progressif

Dans l’ensemble, ces découvertes suggèrent également un établissement préhispanique plus étendu que prévu, avec des activités humaines ayant modifié la composition des forêts dans un rayon de 10 kilomètres autour du complexe archéologique principal.

Leur lent rétablissement, à partir du IIIe siècle de notre ère, indique un exode progressif s’étant étalé sur 250 ans.

En l’absence apparente d’évènement cataclysmique, les chercheurs ne peuvent que spéculer sur la principale cause du déclin de cette cité florissante. « Pourquoi ce site a-il été abandonné après tant d’efforts ? », se demandent-ils.

Fin 2024, des chercheurs avaient découvert une ancienne ville coloniale portugaise du XVIIIe siècle dans la forêt amazonienne.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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