Albert Edwards, stratège mondial de la banque Société Générale, alerte : nous pourrions bientôt assister à la fin du capitalisme. Explications.
Ces derniers mois, le monde a bien changé et la vie est devenue de plus en plus chère. Mais, les salaires n’ont pourtant pas augmenté. D’après Albert Edwards, ce phénomène est le résultat de ce qu’il appelle la « cupidité ». « Si nous ne pouvons pas trouver un moyen de plafonner cette cupidité, le capitalisme pourrait bien avoir à peu près suivi son cours », a-t-il expliqué. « Après avoir travaillé dans la finance pendant plus de 40 ans, j’avais l’impression qu’il n’y avait pas grand-chose qui pouvait me surprendre. Pourtant, je trouve étonnants les niveaux sans précédent de cupidité des entreprises dans ce cycle économique. »
Le stratège ayant ajouté : « La dernière publication des données sur les bénéfices de l’ensemble de l’économie américaine a provoqué un autre choc dans ma confiance affaiblie dans le fait que le système capitaliste fonctionne comme il se doit. Les entreprises ont d’abord utilisé la pandémie, puis la guerre en Ukraine pour ‘profiter’. »
Mais, selon l’économiste, les dangers de l’inflation vont bien au-delà de l’augmentation du coût de la vie. « Ce degré de stress économique dans un environnement déjà divisé et socialement tendu ne fera que semer plus de détresse – et finalement, pourrait bien être la goutte d’eau qui fait déborder le vase. À une époque où la cohésion sociale s’effiloche déjà sur les bords, je pense que la vue d’entreprises générant des marges bénéficiaires supra-normales en période de crise ne peut qu’attiser les troubles sociaux. La fin de la cupidité doit sûrement arriver. Sinon, nous pourrions envisager la fin du capitalisme. »