1. Grave de Julia Ducournau
Dans cette époque où les grosses productions françaises se font de plus en plus conformistes, l’oeuvre de Julia Ducournau apparaît telle une bombe, pleine d’audace et d’originalité, autant scénaristique que visuelle. Grave est en effet en tout point ce genre de film dont nous attendons peu mais par lequel nous sommes (agréablement) surpris. Malheureusement, le film pâtit d’une mauvaise réputation puisqu’il évoque le thème du cannibalisme, ce qui a suscité dégoût et indignation chez plusieurs critiques lors de sa diffusion au festival de Cannes en 2016.
Il serait bien dommage de réduire cette oeuvre inattendue à sa mauvaise réputation, puisque au-delà du gore et de l’horreur représentée dans ce film, c’est l’éveil à la sexualité et le passage à l’âge adulte du personnage principal, Justine, qui sont dépeints. Ce film est donc également un récit initiatique.
Au premier abord, Grave semble être un film français classique ; Justine est une adolescente comme les autres et elle s’apprête avec un peu d’angoisse à commencer ses études supérieures dans la même école de vétérinaire que sa soeur Alexia. Mais la pression monte avec la présence de plus en plus régulière de petits éléments horrifiques, et l’on s’aperçoit que ce film est tout sauf classique.
Nous ne pouvons donc être que bluffés par ce bijou inattendu parce qu’il parvient à nous toucher au plus profond malgré l’horreur des thèmes qu’il évoque. Sa richesse et son intelligence font de ce film une oeuvre inoubliable. Sa première place est donc amplement méritée !