Une vaste étude génétique a révélé que plusieurs régions génomiques liées à une vie plus longue et plus saine étaient également impliquées dans le métabolisme du fer dans le sang. D’après les chercheurs, des taux de fer anormaux pourraient être à l’origine de nombreuses maladies liées à l’âge.
Un lien insoupçonné entre métabolisme anormal du fer et maladies liées à l’âge
Bien qu’il se révèle essentiel au bon fonctionnement du corps humain, la présence de niveaux anormalement faibles ou élevés de fer dans le sang peut rapidement entraîner une grande variété de problèmes. Son métabolisme cellulaire étant globalement régulé par un certain nombre de gènes, les mutations de ces derniers sont susceptibles d’entraîner des troubles tels que l’hémochromatose, impliquant une surabondance de fer dans le corps.
Menée par des chercheurs de l’université d’Édimbourg et l’Institut Max Planck, cette nouvelle étude publiée dans la revue Nature Communications s’est d’abord attachée à déterminer quels gènes pouvaient être liés à une vie plus longue et plus saine. Trois grands ensembles de données génomiques publiques ont été analysés, englobant plus d’un million de sujets, dont 60 000 ayant atteint un âge inhabituellement avancé.
Dix régions génomiques se sont révélées être en corrélation avec une durée de vie plus longue, une meilleure santé ainsi qu’une plus grande longévité (soit une durée de vie exceptionnellement longue, définie comme la survie au-delà de l’âge correspondant au 90e centile), dont cinq n’ayant jamais été reliées auparavant à un vieillissement sain. Plus important encore, un certain nombre des régions génomiques identifiées dans l’étude comportaient des gènes impliqués dans le métabolisme du fer.
Par conséquent, les chercheurs ont déterminé qu’un métabolisme anormal du fer dans le sang pouvait entraîner un certain nombre de maladies liées à l’âge. Si le métabolisme irrégulier du fer constaté dans l’étude n’était pas suffisant pour provoquer des problèmes aigus liés au fer comme l’hémochromatose, il entraînait cependant une accumulation de fer de faible niveau et à long terme dans les parties du corps les plus touchées par la dégénérescence liée à l’âge.
Contrôler les niveaux de fer pour « mieux » vieillir
« Ces résultats sont particulièrement enthousiasmants, car ils suggèrent fortement que des niveaux élevés de fer dans le sang réduisent nos années de vie en bonne santé. Par conséquent, le fait de contrôler ces niveaux pourrait prévenir les dommages liés à l’âge », estime Paul Timmers, co-auteur de l’étude. « Nos conclusions au sujet du métabolisme du fer pourraient également expliquer en partie pourquoi des niveaux très élevés de viande rouge, riche en fer, dans l’alimentation ont été liés à des problèmes de santé liés à l’âge, comme les maladies cardiaques. »
Ces dernières années, un nombre croissant de recherches se sont penchées sur le lien entre les niveaux anormaux de fer dans le cerveau et les maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer. Des essais cliniques sont actuellement en cours pour déterminer si la réduction du taux de fer dans le cerveau peut ralentir ou prévenir le déclin cognitif.
Selon Joris Deelan, de l’Institut Max Planck, davantage de recherches seront nécessaires afin de déterminer exactement comment ces régions génomiques spécifiques influencent le vieillissement. Mais cette nouvelle étude renforce assurément l’idée de plus en plus répandue qu’une homéostasie du fer altérée pourrait être un précurseur de nombreux problèmes liés à l’âge.
« Notre objectif ultime est de découvrir comment le vieillissement est régulé et de trouver des moyens d’améliorer la santé durant celui-ci », explique le chercheur. « Les dix régions du génome que nous avons découvertes et qui sont liées à la durée de vie, l’état de santé et la longévité sont toutes des candidates prometteuses pour des recherches plus poussées. »
Par Yann Contegat, le
Source: Interesting Engineering
Étiquettes: Maladie, vieillissement, sang, fer, age, metabolisme
Catégories: Sciences, Actualités