Le gouvernement vient d’annoncer “l’expérimentation dès 2020 de la gratuité des protections hygiéniques dans plusieurs lieux collectifs”. En effet, Marlène Schiappa et Christelle Dubos souhaitent lancer la distribution de protections périodiques gratuites à des femmes victimes de précarité menstruelle.
Une expérimentation dès 2020
Les protections périodiques représentent un coût estimé à environ dix euros par mois. Un budget qui pèse lourd pour les femmes qui sont victimes de précarité menstruelle. Après la publication d’un rapport sur le tabou des règles le mardi 11 février par les députées Laëtitia Romeiro Dias (LREM) et Bénédicte Taurine (LFI), les cabinets de Marlène Schiappa et Christelle Dubos ont annoncé à leur tour le mercredi 12 février qu’elles allaient lancer à titre expérimental la distribution de protections hygiéniques gratuites pour les femmes en situation de précarité, une “expérimentation dotée de 1 million d’euros”. L’association Règles élémentaires estime d’ailleurs que 1,7 million de femmes sont aujourd’hui touchées par la précarité menstruelle en France.
Ces deux secrétaires d’État “saluent (notamment) le rapport sur le tabou des règles”. Elles rapportent également que celui-ci “fait notamment de la lutte contre la précarité menstruelle et l’accès de toutes les femmes aux protections hygiéniques une priorité”, tout comme le rapport publié en novembre 2019 par la sénatrice Patricia Schillinger (LREM).
Un manque d’informations flagrant dans les établissements scolaires
Dans leur rapport, les deux secrétaires d’État ont établi 47 recommandations. Parmi celles-ci, elles présentent des mesures afin de lutter contre le manque d’informations flagrant en matière de précarité menstruelle, notamment dans les collèges. Elles proposent également des informations claires et précises fournies par des industriels au sujet de l’utilisation de certaines de ces protections et des risques de choc toxique qu’elles peuvent provoquer. Par ailleurs, “la prise en charge insuffisante de la question des menstruations participe à la perpétuation des inégalités hommes-femmes”.
Les filles et les femmes ont “une connaissance insuffisante sur ce sujet, notamment concernant la diversité des produits de protection, les précautions d’usage et d’hygiène ou les risques sanitaires”. Les députés exigent en ce sens que des cours concernant le cycle menstruel soient abordés dès la classe de sixième. Marlène Schiappa et Christelle Dubos appellent aussi à “la création d’un site internet public pour délivrer des informations ludiques et accessibles”. “Il n’est pas rare que les filles aient leurs premières règles en CM2, alors que souvent on ne leur en parle qu’en classe de 4e. Il faut en parler aussi aux garçons, qui deviendront des pères et devront pouvoir répondre aux questions de leurs filles”, ajoute Marlène Schiappa.
Dans ce nouveau rapport, Marlène Schiappa et Christelle Dubos entendent également installer des distributeurs de protections périodiques dans plusieurs lieux publics à travers la France, auxquels les femmes sans domicile fixe pourront facilement avoir accès à l’aide de cartes prépayées.
Par Cécile Breton, le
Source: Le Monde
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