La psychopathie a longtemps été une caractéristique attribuée principalement aux hommes. Cependant, des recherches menées par un expert suggèrent une image plus nuancée de ce trouble. Selon lui, les femmes psychopathes sont bien plus nombreuses qu’on ne le pensait auparavant
La psychopathie est traditionnellement associée aux hommes
Les psychopathes sont souvent caractérisés par un manque d’empathie et de remords, un comportement antisocial, un penchant pour le mensonge, ainsi qu’un narcissisme et une manipulation flagrants. Le Dr Clive Boddy, un expert des psychopathes dans le contexte professionnel, de l’université Anglia Ruskin, souligne dans une étude que ces individus cherchent principalement l’argent, le pouvoir et la domination.
Alors que l’ancienne conception des psychopathes en tant que criminels violents et marginaux s’efface, une vision plus nuancée se profile. Traditionnellement, ce trouble était surtout associé aux hommes. Boddy indique que les signes de psychopathie chez les femmes sont souvent plus discrets et moins visibles que chez les hommes. Il explique qu’elles ont tendance à exprimer leur violence verbalement plutôt que physiquement, préférant une forme de violence relationnelle et émotionnelle plus subtile et moins évidente que celle des hommes, qui peut inclure la propagation de rumeurs et de mensonges à des fins personnelles.
Moins de recherches sur la psychopathie des femmes
D’après l’expert, une partie d’une évaluation utilisée pour repérer les traits psychopathiques, appelée échelle d’auto-évaluation de la psychopathie de Levenson (LSRP), présentait un biais en faveur des hommes. La première section de l’évaluation en question portait sur le degré de détachement émotionnel, d’égoïsme, d’indifférence et de manipulation d’une personne. La seconde était quant à elle axée sur le mode de vie psychopathique, se concentrait sur la violence et le comportement antisocial. Cette seconde section, et les mesures qui s’y rattachent, était largement basée sur des études menées auprès de criminels masculins en prison à l’époque. Or, ces mesures sont inadaptées à l’identification de la psychopathie chez les femmes.
En outre, les recherches sur la psychopathie chez les femmes sont moins nombreuses que chez les hommes. Selon certaines estimations, il pourrait y avoir jusqu’à dix psychopathes masculins pour un psychopathe féminin. Cependant, les travaux de Buddy suggèrent une répartition bien plus équilibrée, avec une quasi-parité entre les sexes. Selon ses estimations, environ 23 % des hommes présentent des traits suffisamment problématiques pour la société, même s’ils ne sont pas catégoriquement des psychopathes. Les femmes ne sont pas en reste, avec environ 12 % à 13 % présentant des traits similaires.
Il souligne qu’il est important de reconnaître la psychopathie chez les deux sexes, en particulier dans le contexte professionnel, où ces individus peuvent avoir un impact significatif en marginalisant, maltraitant et intimidant leurs collègues. Par ailleurs, voici 10 tueuses en série qui ont défrayé la chronique.
Par Kanto Andriamanjatoson, le
Source: The Guardian
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