Les frelons asiatiques sont de plus en plus nombreux, et ils représentent une menace de taille pour les abeilles : leurs attaques déciment les ruches sans que les abeilles, faibles adversaires, puissent a priori se défendre. Munis de leurs énormes mandibules, les frelons décapitent par dizaines et en un rien de temps ces pauvres proies. Mais les abeilles ont développé une stratégie redoutable pour se défendre : ensemble, elles enserrent le frelon et ce « câlin de groupe » lui est fatal…
Apparu en France dans le courant des années 2000, le frelon asiatique – ou vespa velutina – est un prédateur dangereux pour les humains, mais aussi pour les abeilles, décapitées dans leurs ruches par dizaines. Un seul frelon peut ainsi décapiter environ 20 abeilles par minute. A ce rythme-là, une population de 30 000 individus peut disparaître en quelques heures seulement !
Les abeilles ne sont certes pas aussi grandes ni aussi robustes que les frelons, mais elles ont développé une technique ingénieuse pour se débarrasser de leur prédateur : quand un frelon les attaque, elles se rejoignent et forment un groupe compact autour de ce dernier puis se mettent à vibrer de concert. Cette vibration a pour conséquence de faire hausser la température du corps du frelon, qui finit par mourir, cuit.
L’entomologiste Stephen Martin, de l’université de Salford (Manchester) a déjà été attaqué par ces redoutables insectes : « Vous fermez les yeux, vous fermez la bouche, vous grincez des dents, parce que vous savez qu’il y a de quoi s’inquiéter…», confie-t-il. C’est que le venin du frelon asiatique est particulièrement violent. Celui-ci traverse les cellules de la peau et les neurotoxines atteignent les nerfs. Selon l’une des victimes de cette attaque inattendue pour le moins impromptue, la sensation est semblable à la pénétration d’une lame acérée. Au bout de 30 à 40 piqûres, vos reins cesseront de fonctionner et vous pourriez même faire un arrêt cardiaque !
Il faut tout de même rappeler que le frelon asiatique est d’une taille particulièrement imposante : il peut mesurer jusqu’à deux pouces de longueur ! Et n’essayez pas de le semer : le frelon asiatique peut aussi voler à une vitesse de 21 km/h !
Face à la dangerosité de leur prédateur, les abeilles ont un plan redoutable : si un frelon s’approche de la ruche, au lieu de fuir ou d’essayer de le repousser, les abeilles vont laisser entrer « l’éclaireur » aventureux, afin que celui-ci propage dans l’espace des phéromones, qui attireront le reste des frelons. C’est alors que les abeilles contre-attaquent, et forment une sorte de balle vivante autour du frelon. Les abeilles haussent alors la température de leur corps en vibrant de toutes leurs forces, afin de brûler puis d’anéantir l’ennemi.
Se faisant, les abeilles profitent d’une caractéristique physique de leur attaquant : en effet, les frelons sont dépourvus d’un cœur localisé comme organe unifié ; leur sang est pompé directement au moyen de la contraction de leur corps. Martin explique que : « Les abeilles le serrent et le serrent encore à la manière d’un boa constricteur, et elles empêchent ainsi le frelon de pouvoir pomper le sang à travers son corps. »
Les frelons sont également un problème épineux pour les apiculteurs, surtout en Chine et au Japon, et certains décident même de poster des gardes à l’entrée de leurs ruches. L’on en viendrait presque à questionner l’utilité d’une telle bestiole… Pourtant, les frelons asiatiques occupent une place majeure au sein de l’écosystème. Il est notamment un des principaux prédateurs des chenilles, responsables de la dévastation de certaines cultures.
Mieux vaut toutefois ne pas titiller ce dangereux volatile tueur d’abeilles… Si le sujet vous intéresse, vous pouvez également consulter ces 15 chiffres qui vont feront réaliser à quel point les abeilles sont indispensables à notre survie.
Par Sophia Manini, le
Source: Wired
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