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39 000 ans : l’ARN le plus ancien jamais séquencé révèle les secrets du mammouth laineux Yuka

Il s’agit de l’un de spécimens les mieux conservés

Yuka — © Cyclonaut / Wikimedia Commons

Pour la première fois, des scientifiques ont réussi à extraire de l’ARN de carcasses de mammouths laineux remarquablement conservées, éclairant la biologie de ces anciens géants.

ARN record

Si de l’ADN avait été précédemment extrait de restes de mammouths vieux de plus d’un million d’années, Love Dalén, de l’université de Stockholm, et ses collègues, ont récemment obtenu le plus ancien échantillon d’ARN pour ces créatures. Alors que le premier fournit le plan génétique d’un organisme, le second, tout aussi essentiel, régule son activité.

« L’ARN peut nous indiquer quels gènes étaient actifs dans un tissu donné au moment de la mort. C’est cette activité qui permet de distinguer les différents types de cellules », explique le chercheur.

Parmi les 10 spécimens séquencés, un juvénile nommé Yuka, dont la dépouille, conservée pendant 39 000 ans dans le permafrost, avait été découverte à Oyogos Yar (nord-est de la Sibérie). Selon l’équipe, il s’agit de l’un des mammouths laineux les mieux conservés jamais trouvés.

« Dans le cas des animaux de l’ère glaciaire, les tissus sont généralement très dégradés, donc le simple fait de voir des fibres musculaires reconnaissables et des poils intacts est impressionnant en soi », souligne Dalén.

— Matis75 / Shutterstock.com

Les secrets de Yuka

L’analyse de l’expression génétique des tissus musculaire de l’animal quelques heures, voire minutes, avant sa mort, a révélé un important stress métabolique. Associé aux stigmates trouvés sur sa dépouille, il suggère que le jeune mammouth fuyait des prédateurs. Probablement des lions des cavernes.

Alors que les scientifiques supposaient jusqu’à présent, sur la base de son anatomie externe, qu’il s’agissait d’une femelle, le séquençage de l’ARN de Yuka a révélé qu’il était porteur du chromosome Y, et donc un mâle.

Pour les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Cell, de futures analyses pourraient notamment permettre d’identifier les gènes contrôlant le développement de son pelage laineux, caractéristique que l’on ne retrouve pas chez les cousins modernes des mammouths.

Plus tôt cette année, des mammouths hybrides découverts au Canada avaient contribué à réécrire leur histoire.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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