
Lumière aveuglante au bout d’un tunnel, sensation de quitter son corps… De récentes recherches se sont penchées sur les phénomènes régulièrement rapportés par les personnes ayant vécu des expériences de mort imminente, ou EMI.
Quatre configurations spatiales distinctes
Pré-publiée sur le serveur bioRxiv, l’étude a impliqué 50 sujets revenus des « frontières de la mort ». Ceux-ci ont été invités à représenter visuellement les scènes vécues, afin d’aider les chercheurs à préciser « l’architecture » de ces expériences extrêmes, survenant lors d’évènements traumatiques graves (arrêt cardiaque, coma…). Au total, quatre configurations spatiales distinctes ont pu être mises en évidence.
Impliquant un champ visuel conique, la forme A a été liée à une réduction du flux sanguin vers le cerveau, entraînant une perte de la vision périphérique (le fameux « effet tunnel »). Le fait que les scènes associées soient généralement perçues en niveaux de gris appuie également l’idée d’une baisse de l’oxygénation cérébrale.
Dans le cas des formes B et C, il s’agissait de champs de vision elliptiques (en forme d’arche), rapprochés des « défauts hémianopiques ». Fréquemment rapportés par les patients victimes d’un AVC ou d’un traumatisme crânien, ceux-ci induisent une perte temporaire de la moitié du champ visuel. La forme C5 a de son côté été décrite comme une « enceinte ellipsoïdale » (à 360 degrés).
Les EMI avaient tendance à évoluer de la forme A à la forme C5, et inversément, indiquant que les formes B et C constituent des « phases transitoires ». Selon les chercheurs, de tels schémas indiquent « une séquence de déficits connus du champ visuel associés à une altération des fonctions cérébrales ».

Expériences extracorporelles
Les participants à l’étude ont également dû indiquer où ils se situaient spatialement lors des EMI. Dans le cas des fameuses expériences extracorporelles, rapportées par 32 d’entre eux, il s’est avéré que le « moi », s’il était perçu comme extérieur au corps, restait visuellement lié à ce dernier et à son environnement.
« Lors d’autres phases des EMI, les sujets n’ont pas été en mesure de décrire leur corps ou l’environnement physique qui les entourait, ce qui suggère une dissociation phénoménologique, où ces éléments cessent de constituer des points de référence pour le moi », concluent les chercheurs.
Plus tôt cette année, une étude avait contribué à éclairer les bases physiologiques des expériences de mort imminente.
Lors d’une emi on ne regarde pas l’environnement autour de soi, si on ferme les yeux comment percevoir des choses ? De plus les tunnels sont perçus réellement, ils ont une texture, ce n’est pas un effet noir en périphérie.