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Première observation directe d’une exoplanète dans un système quadruple

Une danse cosmique complexe

exoplanète
Vue d’artiste de la géante gazeuse HIP 81208 C — © NASA

Pour la première fois, une planète au sein d’un système quadruple a été imagée directement. Quinze fois plus massive que Jupiter, celle-ci révèle une danse cosmique complexe.

Le système HIP 81208

Connu sous le nom de HIP 81208, le système en question se trouve à environ 477 années-lumière de la Terre. En son centre réside l’étoile bleu-blanc HIP 81028 A, près de trois fois plus massive que le Soleil, orbitée par une naine rouge et une naine brune respectivement 8 et 15 fois moins massives que notre astre.

Détaillés dans la revue Astronomy & Astrophysics, de récents travaux ayant impliqué le Very Large Telescope de l’Observatoire européen austral (ESO) ont permis d’obtenir un aperçu sans précédent du système lointain, indiquant la présence d’un quatrième objet de masse planétaire en orbite autour de la naine rouge.

À peine plus grande que Jupiter, cette géante gazeuse s’avère 14,8 fois plus massive, ce qui la situe à la frontière entre une planète et une naine brune. Des « étoiles ratées », trop légères pour soutenir le processus nécessaire à la formation d’astres tels que le Soleil : la fusion d’hélium et d’hydrogène dans leur noyau.

Le système HIP 81208 se compose d’une étoile centrale massive (A), d’une naine brune (B) et d’une étoile de faible masse (C), autour de laquelle orbite l’exoplanète nouvellement découverte — © ESO / A. Chomez et al.

Selon le communiqué de l’ESO, cette découverte fait de HIP 81208 le premier « système quadruple hiérarchique », composé de deux étoiles et de deux corps plus petits en orbite autour de chacune d’elles, à être imagé directement.

Les prouesses de l’instrument SPHERE

Sa caractérisation a impliqué le réexamen des données de SPHERE (Spectro-Polarimetric High-contrast Exoplanet REsearch) du Very Large Telescope.

Alors que la détection d’exoplanètes implique généralement des méthodes indirectes, telles que la mesure de l’oscillation des étoiles hôtes causée par la gravité plus faible des mondes les orbitant, cet instrument, composé d’un miroir déformable comprenant 1 300 actionneurs pouvant compenser 1 200 fois par seconde les perturbations dues aux turbulences de l’atmosphère terrestre, les « photographie » avec une finesse et un contraste inégalés.

Les astronomes estiment que l’étude de ce quatuor céleste contribuera à éclairer la formation et l’évolution des systèmes complexes, ainsi que les dynamiques physiques en jeu.

Par Yann Contegat, le

Source: Cosmos Magazine

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