
Une planète de la taille de Saturne orbitant une étoile similaire au Soleil a récemment été détectée par l’incontournable James-Webb dans le système stellaire le plus proche.
Alpha Centauri
Situé à un peu plus de quatre années-lumière de la Terre, Alpha Centauri abrite trois étoiles : Alpha Centauri A, Alpha Centauri B et la naine rouge Proxima Centauri. Si les astronomes supposaient depuis longtemps que notre voisin accueillait également un monde orbitant la première à une distance équivalente à celle séparant notre planète du Soleil, propice à la présence d’eau liquide, la proximité et la luminosité de ses deux astres principaux n’avait pas permis de l’identifier.
En examinant les dernières données recueilles par l’instrument infrarouge moyen (MIRI) du télescope spatial James-Webb, Charles Beichman, du California Institute of Technology, et ses collègues ont identifié des preuves solides de la présence d’une géante gazeuse autour d’Alpha Centauri A.
« Il s’agit de l’exoplanète géante la plus proche de la Terre, dont l’âge et la température se révèlent similaires à ceux des géantes gazeuses du Système solaire », explique Aniket Sanghi, co-auteur de la nouvelle étude, à paraître dans The Astrophysical Journal Letters.
« Webb a été conçu et optimisé pour imager les galaxies les plus lointaines de l’Univers, et non des exoplanètes », ajoute Beichman. « La récente découverte a nécessité une planification minutieuse, de multiples observations et des modélisations informatiques avancées. »

Détection directe
Jusqu’à présent, la détection d’exoplanètes reposait sur des approches indirectes, notamment la méthode des transits, consistant à observer les infimes creux de luminosité se produisant lorsqu’un corps planétaire passe devant son étoile hôte. « Webb a fait quelque chose de beaucoup plus ambitieux, en mesurant directement la luminosité de la planète », commente Alan Boss, de la Carnegie Institution de Washington.
De façon intrigante, ce monde extraterrestre semblait s’être volatilisé lors d’observations ultérieures, en février et avril 2025. En simulant ses orbites potentielles, les chercheurs ont constaté que dans la majorité des cas, la proximité avec son astre hôte aurait empêché les puissants yeux infrarouges du télescope américain de la distinguer.
Bien qu’elle se trouve dans la zone habitable de son étoile, sa nature de géante gazeuse implique qu’elle ne puisse abriter la vie telle que nous la connaissons. De nouvelles observations, prévues en 2026 et 2027, auraient toutefois d’importantes implications pour notre compréhension de la formation planétaire dans des environnements chaotiques.
En 2022, une équipe internationale d’astronomes a annoncé la découverte d’une troisième planète autour de Proxima Centauri.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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