Pour construire cette chronologie et trouver des exemples percutants, le documentaire très complet « Les Sorcières à Hollywood » de Sophie Peyrard a été d’une grande aide. La sorcière a été diabolisée, incomprise et longtemps perçue comme un monstre sanguinaire et dépravé. Aujourd’hui célébrée et valorisée, c’est un personnage fascinant et extrêmement complexe que le cinéma s’est approprié. Découvrez l’évolution de la sorcière au cinéma à travers des films qui développent ses nombreux visages.
Comment est né le personnage de la sorcière ?
Les sorcières existent depuis l’aube de l’humanité : « Elles incarnent toutes les transformations possibles que peut connaître une femme », d’après Peg Aloi, critique de cinéma et autrice dans le documentaire « Les Sorcières à Hollywood ». Heather Green, autrice de « Bell, Book and Camera », rappelle qu’Hollywood n’a pas créé la sorcière, cette « figure emblématique de la féminité transgressive » est apparue bien avant le 7e art.
Shakespeare (avec Macbeth), la peinture avec Goya et les récits bibliques évoquent déjà le mythe de la sorcière. Mais ce personnage s’est avant tout construit sur une réalité historique. En 1486, le manuel « Malleus Maleficarum » écrit par l’Inquisition devient une référence dans la création de la sorcière. Il s’agit d’un discours misogyne qui rend compte de la faiblesse physique et intellectuelle des sorcières (et plus généralement des femmes) car elles sont liées à Satan et donc dangereuses. Torturée pour des raisons extravagantes dès le Moyen Âge, la sorcière est aujourd’hui une icône du féminisme.
Au cinéma, elle est représentée avec des éléments devenus représentatifs de la sorcière : balai, robe noire, nez crochu et chapeau pointu comme dans Betty Boop, Félix le Chat et Blanche-Neige et les Sept Nains.