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26 millions de galaxies dévoilées par les premières données du télescope Euclid

Les astronomes espèrent lever le voile sur des phénomènes encore mal compris, tels que la matière noire et l'énergie noire

Galaxies Euclid
© ESA

Le télescope spatial Euclid, développé par l’Agence spatiale européenne (ESA), a récemment livré ses premières données, marquant une avancée significative dans l’étude de l’Univers sombre. En seulement deux ans d’exploitation, cet instrument conçu pour cartographier l’Univers en trois dimensions a déjà permis des découvertes impressionnantes. Les scientifiques espèrent qu’il apportera des réponses aux mystères entourant la matière noire et l’énergie noire, des composantes encore largement inexplorées du cosmos.

Matière noire et énergie noire

D’après Adam Amara, scientifique en chef de l’Agence spatiale britannique, « toute la science pour laquelle nous avons conçu Euclid commence à se déployer exactement et même mieux que nous l’aurions espéré ». Cette perspective augure des avancées révolutionnaires en astrophysique.

L’Univers sombre constitue environ 95 % de l’Univers connu. La matière noire, qui représente à elle seule 27 % du cosmos, demeure une énigme car elle n’interagit pas directement avec la lumière. Quant à l’énergie noire, elle serait responsable de l’expansion accélérée de l’Univers, constituant 68 % de sa masse totale. Malgré leur importance, ces concepts restent encore mal compris par la communauté scientifique.

Carole Mundell, directrice scientifique de l’ESA, souligne l’importance de ces nouvelles données : « Avec la publication des premières données d’Euclid, nous mettons à disposition des scientifiques un trésor d’informations leur permettant d’aborder certaines des questions les plus intrigantes de la science moderne. » Cela illustre l’engagement de l’ESA à faire progresser les connaissances pour les générations futures.

Galaxies
© ESA

Un catalogue de millions de galaxies

Parmi les données récemment publiées figurent trois mosaïques de zones profondes du ciel, observées entre 30 et 52 fois chacune. Ces régions scrutées en haute résolution ont permis de recenser 26 millions de nouvelles galaxies en seulement une semaine d’observations.

Les astronomes ont également constitué un catalogue de plus de 380 000 galaxies de formes et de tailles variées, grâce à une classification conjointe de l’intelligence artificielle et des chercheurs. Une autre découverte concerne l’identification de 500 nouveaux candidats à l’effet de lentille gravitationnelle, phénomène par lequel la lumière de galaxies lointaines est déviée par la matière noire et la matière ordinaire.

Comme l’explique Mike Walmsley, astrophysicien à l’université de Toronto, « la matière noire invisible contenue dans les galaxies massives déforme l’espace, courbant les rayons lumineux comme une loupe. Cela grossit et déforme les galaxies situées derrière elles en arcs et en anneaux. La mesure de cette déformation nous permet de quantifier la présence de cette matière invisible. »

Galaxies
© ESA

Un avenir prometteur pour Euclid

Selon Natalie Lines, chercheuse à l’université de Portsmouth, ces phénomènes nous aident déjà à mieux comprendre l’Univers, mais Euclid ne fait que commencer. Avant cette publication, les scientifiques avaient déjà reçu quelques aperçus des capacités d’Euclid, notamment avec la découverte d’un rare anneau d’Einstein. Cette mission promet de révéler encore bien d’autres merveilles.

Au cours des six prochaines années, Euclid prendra des images de plus de 1,5 milliard de galaxies et poursuivra son exploration de l’Univers sombre. Une nouvelle publication de données est prévue en 2026, couvrant une zone 30 fois plus grande que celle actuellement analysée.

Lors d’une conférence de presse le 17 mars, Carole Mundell a déclaré : « Les scientifiques ont un immense travail devant eux pour les six prochaines années, mais ce sera un travail pionnier, extraordinairement excitant et enrichissant. » Par ailleurs, la collision entre notre galaxie et Andromède pourrait avoir déjà commencé.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Smithsonianmag

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