Tous les 3 ans paraissent les résultats très attendus de l’enquête PISA, réalisée par l’OCDE. Évaluant les compétences d’élèves de 15 ans dans trois domaines distincts (culture mathématique, culture scientifique, compréhension de l’écrit), elle est généralement très attendue par l’ensemble des 79 pays évalués, dans lesquels elle fait généralement autorité. Cette année, tout comme il y a trois ans, la France affiche une copie moyenne, qui met en exergue la difficulté du pays à réduire les inégalités qui subsistent entre les élèves très performants et ceux qui rencontrent de grandes difficultés.
L’étude PISA, un outil influent pour la politique éducative des pays
Le « Programme international pour le suivi des acquis des élèves », souvent simplifié par l’acronyme PISA, est un classement triennal qui vise à évaluer les compétences de 600 000 élèves (dont 6 000 en France) dans les domaines mathématiques, scientifiques et de la compréhension de l’écrit. Enquête réputée dont la qualité est reconnue dans le monde entier, elle vise à évaluer les compétences et les acquis des élèves de 15 ans et est suivie de très près par les ministères de l’Education. Non contente d’évaluer acquis scolaires et connaissances des élèves, elle étudie également leur application et leur utilité dans la vie courante, ainsi que la capacité à analyser et à communiquer des étudiants. En France comme partout ailleurs, elle est utilisée pour sa capacité à pointer du doigt les progrès réalisés par rapport aux années précédentes, mais également pour son évaluation concrète des faiblesses du système éducatif français. Cette année encore, elle sera utilisée par les locataires de la rue de Grenelle pour prendre des décisions capitales visant à renforcer le système éducatif français.
La France, élève moyenne en matière d’éducation
Cette année, la France se situe à la 23e place du classement. Un résultat quasiment similaire à celui de 2016, dans lequel notre pays s’octroyait la 26e place. Au vu des résultats obtenus, les élèves français sont donc des élèves majoritairement moyens. Un constat étayé en comparant les scores obtenus par les élèves français à ceux de la moyenne constatée globalement par l’OCDE. Ainsi, sur un score allant de 0 à 1000 points, les élèves français obtiennent 495 en mathématiques (contre 489 pour la moyenne de l’OCDE), 493 en compréhension écrite (contre 487 pour l’OCDE) et 493 en sciences (contre 489 pour l’OCDE). Des résultats qui placent la France sur un pied d’égalité avec d’autres pays comme l’Allemagne, la Belgique, la Slovénie et la République tchèque. On note les excellentes performances de quatre provinces chinoises : Pékin, Shanghai, Jiangsu, Zhejiang qui caracolent en tête avec un total de 555 points, suivies de près par la cité-État de Singapour (549 points), Macao (525 points), Hong Kong (524 points), puis par l’Estonie (523 points), le Canada et la Finlande qui cumulent tous deux 520 points. Autre fait marquant : le Royaume-Uni, pourtant comparable à la France en termes de population, obtient un bien meilleur score avec une moyenne de 504 points.
I often get asked about the relationship between spending on education and PISA results, so here’s the latest data on PISA reading: it makes a significant difference up to a point, but then isn’t an obvious explanatory factor. #PISA2018 pic.twitter.com/K9bUBYZGyc
— Lucy Crehan (@lucy_crehan) 3 décembre 2019
La France, championne des disparités scolaires
Comme l’explique Eric Charbonnier, analyste à l’OCDE, ces résultats illustrent les lacunes de l’institution française en matière de traitement des inégalités socio-économiques entre les élèves, mais également la mauvaise formation et prise en charge des professeurs des écoles, pourtant au coeur du système éducatif.
Ainsi, notre pays se situe « dans le groupe des quatre ou cinq pays les plus inégalitaires » parmi les pays occidentaux, selon Eric Charbonnier. Ainsi, la France est l’un des pays où le lien entre milieu socio-économique et performance scolaire est le plus fort : il existe ainsi une différence moyenne de 107 points au test PISA entre les élèves issus d’un milieu favorisé et ceux venant d’un milieu défavorisé, contre 89 points en moyenne pour l’ensemble des pays évalués. Un chiffre considérable : comme le souligne Pauline Givort, analyste à l’OCDE, « les élèves défavorisés ont cinq fois plus de risque de se retrouver en difficulté que les autres, en compréhension de l’écrit ». Autre constat désolant : les élèves issus de milieux défavorisés, même brillants, font preuve de moins d’ambitions post-bac que les autres, par manque de soutien ou d’accompagnement de la part des enseignants. Des difficultés qui touchent tout particulièrement les élèves issus de l’immigration, qui peinent à compenser leurs handicaps socio-économiques.
Un problème qui s’explique par plusieurs facteurs : « En France, on fait beaucoup de réformes, mais elles ne sont pas mises en place de façon homogène sur le territoire », souligne Gabriela Ramos, directrice du cabinet de l’OCDE. Par ailleurs, en France, « ce ne sont pas les enseignants les plus expérimentés qui sont envoyés dans les établissements les plus défavorisés », ajoute Eric Charbonnier.
Autre difficulté qui empêche la France de faire progresser son système éducatif : l’indiscipline. Un élève de 15 ans sur deux déplore le chahut et le désordre dans la plupart des cours, et ce phénomène est davantage accentué dans les établissements les plus en difficulté, et pénalise ainsi les élèves les plus fragiles.
La solution ? Selon Eric Charbonnier, de meilleures bases dès le début de la scolarité pourraient résoudre une partie du problème : « Les pays qui réussissent ont misé sur la réduction de l’échec scolaire dès le primaire. Car les difficultés s’accentuent au fur et à mesure de la scolarité. »
Autre solution envisagée, un meilleur suivi et une formation plus poussée et plus suivie en fonction des professeurs, en mettant en place des pédagogies plus adaptées aux élèves en difficulté, et en affectant les professeurs les plus expérimentés dans les endroits les plus difficiles.
L’école française a donc de beaux jours devant elle, et les difficultés qu’elle rencontre en termes d’inégalités et de formation de ses professeurs ne sont pas une fatalité. Reste à savoir quel investissement le gouvernement et les pouvoirs publics seront prêts à lui consacrer dans les années à venir…
Par Alice Mercier, le
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Catégories: Actualités, Société
dans les années 1979 à 1982, avant de pouvoir travailler dans ma discipline, j’ai effectué des remplacement d’enseignants dans des collèges techniques et lycées d’enseignements techniques. je n’avais donc aucune formation en qualité d’enseignante et de plus j’enseignais une matière que je n’avais jamais apprise…J’ai dû donc me mettre très très vite au parfum…(De plus pour financer mes études, j’ai bossé comme « pionne » remplaçante de 1973 à 1978). J’ai remarqué, déjà à cette époque : la discipline dépendait essentiellement du directeur de l’établissement. Il y avait des élèves qui vous » pourrissaient » une classe et selon l’établissement, on ne pouvait rien faire. J’ai remarqué que dans les écoles dirigées par des femmes, la discipline laissait souvent en désirer ( je rappelle que je suis une femme..)
À cette époque, j’ai constaté .
1/ pb du recrutement des chefs d’établissement : ce sont des enseignants qui passent un concours et ces gens-là n’ont aucune formation dans la discipline.
2/ pb du choix des sections des élèves ne correspondant pas toujours à leurs desirata. une section chaudronnier pour un garçon qui veut devenir coiffeur, c’est assurer le bordel dans la classe par ce même élève pendant toute sa formation
3/ pb de formation des enseignants : les plus expérimentés se trouvent dans les écoles les plus difficiles
4/ aucune formation pour les enseignants pour leur apprendre à « tenir » une classe
5/ très souvent les enseignants effectuent des cours magistraux à leurs élèves..–> donc formation insuffisante en pédagogie
6/ pb de salaire et d’heures de présence : au moins on voit ses élèves, au moins on les connait..
7/ beaucoup de compétitions entre les enseignants car à poste identique, salaire très différents..
et la liste peut s’allonger.
Seuls les syndicats ont droit à la parole pour modifier les conditions de travail et pour eux . seul le salaire compte pour leur syndiqués !!!
Aussi je ne m’étonne guère de la situation actuelle… sans compter tous ces enfants de migrants qui n’ont pas reçu un cours de français avant leur entrée à l’école, ni un seul cours de « fonctionnement de notre culture « ..le pays des Droits de l’homme a besoin de revoir sa copie quant à l’accueil de tous ses migrants. quelle Honte !
erreur au point 3 : les moins expérimentés ont les écoles les plus difficiles + désolée pour des fautes dues à mon clavier qui parfois débloque..