
Récemment, une impressionnante forteresse de l’âge du cuivre vieille de 4 900 ans, à la forme pentagonale, avec trois murs concentriques, 25 bastions et trois fossés, a été découverte par des chercheurs de Tera SL. Ils l’ont trouvée lors de la construction d’un parc photovoltaïque sur le domaine Marquis de la Encomienda près d’Almendralejo, dans la région d’Estrémadure, à l’ouest de l’Espagne. Explications.
Une forteresse abandonnée
Cette forteresse de l’âge du cuivre a une superficie de 13 000 mètres carrés. Dotée de solides murs de pierre et d’adobe, elle a été conçue avec une seule entrée de seulement 70 centimètres de large pour la rendre quasiment imprenable. Cependant, malgré ses défenses, le complexe a été détruit, brûlé et rasé par les ennemis. Cela a conduit à son abandon 400 ans après sa construction, et ce, jusqu’à la période impériale romaine, aux IIe et IIIe siècles après Jésus-Christ.
Sur le site de cette forteresse, les archéologues ont notamment découvert des pointes de flèches, des idoles, des haches, des meules, des assiettes, des bols, des composants de métier à tisser, des traces d’un réservoir pour le stockage de l’eau et des cabines à l’intérieur de la structure.
On a hill in southwestern Spain, researchers discovered a 4,900-year-old pentagon-shaped fortress surrounded by three concentric walls, 25 bastions, and three ditches alongside arrowheads, idols, axes, grinding stones, plates, bowls, and loom parts.https://t.co/TlqWLkNqHa pic.twitter.com/sMPasIhDXd
— Archaeology Magazine (@archaeologymag) February 11, 2025
« Une planification minutieuse »
L’archéologue César Pérez a déclaré que « le système complexe de murs et de fossés, construits à la fois en pierre et en terre, démontre une planification minutieuse qui a nécessité la coordination d’un grand groupe de personnes. Nous avons constaté que les portes en bois encastrées dans les murs en adobe de la forteresse de Cortijo Lobato ont été brûlées lors d’une attaque, entraînant la destruction de toute la structure et son abandon vers 2450 avant Jésus-Christ. »
Les archéologues ont de surcroît trouvé des traces d’un incendie qui a consumé les portes en bois, bien que l’adobe soit ininflammable et que les portes ne soient pas à proximité d’autres matériaux combustibles. Cela suggère que les incendies ont pu être délibérément allumés lors d’une attaque violente.
Par ailleurs, les murs de la forteresse, qui s’étendent sur plus de trois hectares, révèlent des vestiges de cabanes et d’un réservoir d’eau, suggérant la présence d’une main-d’œuvre organisée et coordonnée par des chefs. La complexité des structures défensives souligne également qu’un effort de construction bien planifié et exécuté a été fourni. Cela reflète l’organisation sociale avancée de l’époque.
Une étrange sépulture romaine
Il faut également savoir que les archéologues ont aussi découvert une étrange sépulture romaine au niveau de cette forteresse. Solitaire et peu profonde, elle contenait les restes d’un homme âgé de 25 à 35 ans. Il était allongé face contre terre avec un pugio, une sorte de poignard, dans le dos. Cela suggère qu’il aurait pu avoir un rôle militaire puisque le pugio était le poignard standard utilisé par les légionnaires romains.
Au début, les archéologues se demandaient si les restes squelettiques appartenaient à un soldat ou à un civil qui avait trouvé le poignard. Cependant, le placement délibéré du pugio dans la sépulture suggère qu’il s’agissait d’un soldat ayant reçu une sépulture déshonorante, une pratique rare à l’époque.
Le pugio a subi des traitements en laboratoire pour analyse et conservation sous la direction du spécialiste en restauration Maicu Ortega de l’université Complutense de Madrid. Les chercheurs souhaitent également extraire l’ADN d’une des dents de l’individu. « La cause du décès, l’inhabituel enterrement face contre terre avec les pieds coupés et la position du pugio sur le dos restent un mystère », a conclu César Pérez.
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Par Cécile Breton, le
Source: Arkeonews
Étiquettes: forteresse, espagne
Catégories: Histoire, Actualités