Aller au contenu principal

Découverte d’un village enseveli par le Vésuve 2 000 ans avant Pompéi

« La couverture de cendres était si épaisse qu'elle a permis de préserver le site pendant 4 000 ans »

vesuve-volcan
— Michele Rinaldi / Shutterstock.com

Des archéologues ont mis au jour les vestiges préservés du village antique d’Afragola, enseveli sous des mètres de cendres, de boue et de sédiments alluviaux lors de l’éruption plinienne du Vésuve, il y a environ 4 000 ans.

L’éruption plinienne du Vésuve

Situé près de l’actuelle Naples, à environ 15 kilomètres du Vésuve, l’ancien village d’Afragola a été excavé sur une superficie de 5 000 mètres carrés, ce qui en fait l’un des établissements les plus étudiés de l’âge du bronze précoce en Italie. Son impressionnant niveau de conservation et la diversité des plantes préservées sur le site ont permis à l’anthropologue Tiziana Matarazzo et ses collègues de déterminer la période de l’année durant laquelle l’éruption s’était déroulée, ainsi que ses différentes phases.

« Ce site entièrement enseveli par l’éruption nous offre un aperçu unique des personnes qui y vivaient et de leur environnement », explique la chercheuse et auteure principale de la nouvelle étude, publiée dans le Journal of Archaeological Science : Reports. « La découverte de fruits et de matériaux agricoles nous a permis d’identifier la saison de l’éruption, ce qui est habituellement impossible. »

Si la phase initiale de l’éruption a impliqué une explosion spectaculaire ayant projeté des débris vers le nord-est, l’équipe a découvert que la dernière (appelée phase phréatomagmatique) avait principalement apporté des cendres et de l’eau, dispersées à l’ouest et au nord-ouest sur une distance d’environ 25 kilomètres.

« Elle a enseveli le village sous une épaisse couche de matière volcanique qui a remplacé les molécules des macrorestes végétaux et produit des moulages parfaits dans un matériau appelé cinérite, résistant à la dégradation, même après plusieurs millénaires », détaille Matarazzo. « Nous avons également mis au jour un bâtiment où étaient stockés les céréales et divers produits agricoles. Celui-ci a probablement été atteint par les matériaux pyroclastiques, a pris feu et s’est effondré, carbonisant les matériaux végétaux stockés à l’intérieur. »

Des sources alimentaires variées

Durant l’âge du bronze, la plaine campanienne abritait une riche diversité de sources alimentaires, notamment une variété de céréales et d’orge, des fruits à coque (noisettes notamment), des pommes sauvages, des cornouillers, des grenades et des cerises cornéliennes, tous extraordinairement bien conservés à la suite de l’éruption volcanique.

Selon l’équipe, ces preuves organiques indiquent que l’éruption s’est produite à l’automne, lorsque les villageois amassaient leurs réserves de nourriture dans les bois voisins. « Les empreintes de feuilles trouvées à la base des arbres ainsi que les fruits mûrs sont très révélateurs de la saisonnalité », écrivent les chercheurs.

« Cette puissante éruption, dont la colonne s’élevait pratiquement à l’altitude de vol des avions de ligne, a modifié durablement climat », souligne Matarazzo. « La couverture de cendres était si épaisse qu’elle a permis de préserver le site pendant 4 000 ans. Aujourd’hui, nous pouvons en apprendre davantage sur les personnes y ayant vécu et raconter leur histoire. »

Par Yann Contegat, le

Source: Heritage Daily

Étiquettes: , ,

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *