L’examen approfondi d’une épée médiévale découverte au large des côtes israéliennes a permis de déterminer le contexte dans lequel celle-ci avait été perdue, il y a 900 ans environ.
L’épée d’un chevalier croisé
L’arme avait été découverte en 2021 par le plongeur Shlomi Katzin alors qu’il effectuait sa plongée hebdomadaire dans une crique naturelle non loin d’Haïfa. Au cours des croisades, la zone constituait un point d’ancrage naturel pour les navires évoluant dans les eaux proches de cette ville portuaire, que les chrétiens européens avaient arrachée aux musulmans au début du XIIe siècle de notre ère.
Les experts de l’Autorité israélienne des antiquités (IAA) ont récemment dévoilé de nouveaux détails au sujet de l’arme ancienne, recouverte d’une épaisse concrétion marine de sédiments de coquillages ayant largement contribué à sa préservation (sans cette enveloppe protectrice, elle aurait rouillé et se serait désagrégée dans l’eau).
L’utilisation des rayons X, pour « percer » cet écrin naturel sans endommager l’épée, a révélé que sa lame mesurait environ 88 centimètres de long pour 4,6 de large, et qu’elle avait été pliée, probablement lors d’un combat.
X-rays reveal new depths on a possible crusader sword, found in the sea back in 2021!
— SSCLE (@latineast) July 25, 2023
Y. Asscher, J. Gosker, J. Sharvit, I. Hershko, and D. Braitman – from the @AntiquitiesIL and the Soreq Nuclear Research Center – have published their findings here: https://t.co/hf05U5MhsK pic.twitter.com/DFm0CBHj6A
« Elle appartenait sans doute à un chevalier. À l’époque, l’épée était l’arme la plus utilisée pour les combats rapprochés », explique le Dr Joppe Gosker. « Leur fabrication impliquait une grande quantité de fer de qualité, induisant un coût élevé, tandis que leur maniement nécessitait beaucoup d’entraînement et de pratique. C’est pourquoi seuls les membres de la noblesse et les soldats de métier en possédaient. »
Une arme probablement perdue lors d’une bataille navale
En ce qui concerne sa perte, le scénario le plus probable est que l’épée et son malheureux propriétaire soient tombés à la mer lors d’une bataille navale. Selon les chercheurs, ce dernier se trouvait probablement sur l’un des navires assiégeant les villes côtières, ou rentrant en Europe.
Si l’examen de la zone où l’arme se trouvait n’a pour l’instant pas permis de découvrir d’ossements humains ou d’autres artefacts, le déplacement des sédiments, sous l’effet des vagues et des sous-courants, pourrait prochainement révéler les restes du chevalier.