Pendant des années, la raison exacte de la couleur jaune de l’urine est restée un mystère, déconcertant les scientifiques et les professionnels de la santé. Récemment, une étude a enfin permis de faire la lumière sur cette caractéristique.
Un long voyage
La teinte de l’urine découle du recyclage par l’organisme des vieilles cellules sanguines. Les globules rouges ont généralement une durée de vie d’environ 120 jours, après quoi ils sont décomposés dans le foie. Ce processus produit de la bilirubine, une substance orange vif. Celle-ci est ensuite acheminée vers l’intestin, où les bactéries intestinales la transforment en un composé incolore appelé urobilinogène. La dégradation de l’urobilinogène conduit à la formation d’un pigment jaune appelé urobiline.
Si des recherches antérieures avaient révélé que la bilirubine était convertie en urobilinogène, elles n’avaient pas réussi à identifier l’enzyme spécifique responsable. La découverte récente de la bilirubine réductase, produite par un groupe de bactéries intestinales communes appelées Bacillota, comble cette lacune.
Les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Microbiology, ont utilisé le séquençage génomique afin de comparer les génomes des bactéries capables ou non de convertir la bilirubine en urobilinogène. Une fois le gène responsable de la production de la bilirubine réductase identifié, des expériences impliquant la bactérie E. coli ont permis de confirmer le rôle de l’enzyme dans cette conversion.
Une vaste étude de suivi portant sur les microbiotes intestinaux de 1 801 adultes en bonne santé a révélé la présence de bactéries porteuses du gène de la bilirubine réductase chez la quasi-totalité des participants. Toutefois, sa prévalence était nettement plus faible chez les personnes atteintes de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et chez les nourrissons de moins de trois mois, plus susceptibles de souffrir de jaunisse.
Des implications pour la santé humaine
Bien que cette découverte soit un grand pas en avant, des recherches supplémentaires seront nécessaires pour comprendre comment les niveaux de bilirubine réductase contribuent à certaines conditions médicales. Outre la jaunisse et les maladies inflammatoires de l’intestin, le microbiote intestinal a été associé à diverses maladies et affections, des allergies à l’arthrite en passant par le psoriasis.
« Maintenant que nous avons identifié cette enzyme, nous pouvons commencer à étudier comment les bactéries de notre intestin influencent les niveaux de bilirubine sanguine et les problèmes de santé qui y sont liés », souligne Xiaofang Jiang, co-auteur de la nouvelle étude. « Cette découverte jette les bases d’une meilleure compréhension de l’axe intestin-foie. »
Par Yann Contegat, le
Source: ZME Science
Étiquettes: urine, bactérie, enzyme
Catégories: Sciences, Actualités
l’urine claire est un signe de bonne santé, il parait car je ne suis pas médecin mais en bonne santé 😉