De récentes observations réalisées dans différentes plantations de thé indiennes ont montré que les éléphants d’Asie enterraient leurs petits décédés et semblaient également les pleurer.
Un effort collectif
Bien que des éléphants d’Afrique et d’Asie aient déjà été observés en train d’interagir avec leurs morts et de manifester des comportements assimilés au deuil, dans le cadre de travaux publiés dans le Journal of Threatened Taxa, des chercheurs ont documenté cinq cas différents d’enterrement d’éléphanteaux dans le nord du Bengale entre septembre 2022 et octobre 2023.
Selon l’équipe, l’ensemble des dépouilles ont été enterrées les pattes en l’air dans les canaux d’irrigation de plantations de thé. Si leur analyse a révélé des causes de décès différentes, aucune n’impliquait l’Homme.
Les empreintes relevées au-dessus et autour des carcasses indiquent un effort collectif, impliquant probablement les mères de ces troupeaux comptant entre quinze et vingt individus.
Asian elephants mourn and bury their dead calves, resembling human funeral rituals. pic.twitter.com/xpZXRWhfpb
— KnowledgeMint (@knowledgemint) March 4, 2024
Des personnes travaillant à proximité de l’un de ces lieux d’inhumation ont rapporté avoir observé l’ensemble des membres du groupe se masser autour de la dépouille et émettre de puissants barissements, comparés à des pleurs.
Des lieux d’inhumation soigneusement évités par la suite
Alors que les éléphants asiatiques et africains sont connus pour visiter régulièrement les dépouilles de leurs congénères adultes à différents stades de décomposition, dans tous les cas récemment observés, les troupeaux ont quitté l’endroit après une quarantaine de minutes environ, et l’évitaient ensuite systématiquement.
« Un entretien formel avec les responsables des différentes plantations a permis de confirmer que les éléphants empruntent désormais des chemins parallèles », écrivent les chercheurs.
Il n’y a certainement bien d’autres espèces dont les cultures et les coutumes qui en découlent nous échappent. Nous sommes bien trop occupés à nous regarder le nombril pour être en capacité de comprendre le monde du vivant qui s’étend même bien au-delà des limites que notre aveuglement vaniteux lui a fixé.
Serge Rochain