Sur le campus de Brive-la-Gaillarde en Corrèze, un nouveau diplôme universitaire a fait son apparition : le droit animalier. Pour tous les défenseurs des animaux, ceci est une bonne nouvelle, DGS vous en dit plus.
Associé à l’université de Limoges, ce campus propose un parcours novateur en France. En effet, le premier cours consacré aux droits des animaux a été donné en ce début d’année scolaire. Il y a bien un cours de droit animalier donné depuis un an à la faculté de Strasbourg, mais seulement dans le cadre d’une spécialisation du master « éthique et sociétés ».
D’après la maîtresse de conférence en droit privé, Mme Boisseau-Sowinski, les débouchés d’un tel parcours sont secondaires, « les avocats qui prennent des dossiers de droit animal le font en général en parallèle d’autres activités ». Il n’y aurait ainsi pas de réel métier consacré entièrement à ce type de droit. Cette avancée souligne cependant le retard existant en comparaison avec les États Unis, où cet enseignement existe depuis 20 ans, avec des masters dédiés comme à l’université de Lewis & Clark en Oregon.
La formation coûte de 250 à 1050 € selon le statut des étudiants (droits d’inscriptions etc.). Dans le futur, elle étendra peut-être son réseau à des écoles vétérinaires et des écoles de la magistrature. En attendant, elle comprend dans son enseignement, une approche historique, philosophique, anthropologique, ainsi que du droit national, européen et international. Elle inclut toute la complexité de l’évolution du statut juridique de l’animal.
Ce diplôme, accessible à des étudiants en droit comme à des juristes confirmés ou des vétérinaires et membres d’associations, voit donc se présenter, en cette première année d’enseignement, 29 élèves sélectionnés sur 83 candidatures. Ils sont âgés de 21 à 61 ans et proviennent de 17 départements différents. La plupart sont des femmes, tous sont engagés pour la protection des animaux. Un étudiant, Pierre Georget, ancien directeur d’une entreprise de la grande distribution, déclare vouloir « aider les associations à faire des propositions juridiques qui tiennent la route et mener du lobbying auprès des parlementaires ».
Les animaux sont, depuis la loi du 16 février 2014 du code civil, considérés comme des êtres vivants doués de sensibilité. N’étant plus considérés comme des « biens », ces dernières progressions sont de bon augure pour la façon dont ils seront traités à l’avenir.
Par Anaïs Devouge, le
Source: Le Monde
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