Une équipe de scientifiques britanniques a étudié une série d’empreintes préhistoriques, semblant indiquer que les jeux des enfants de l’époque n’étaient pas si différents de ceux de leurs homologues d’aujourd’hui.
Une cible irrésistible
Ces traces de pas évocatrices ont été découvertes dans le parc national des White Sands, au Nouveau-Mexique, connu pour abriter un lit de lac asséché d’une superficie d’environ 100 kilomètres carrés au sein duquel des milliers d’empreintes laissées par des humains, des mammouths, des tigres à dents de sabre et autres créatures préhistoriques ont été trouvées au fil des années.
Grâce aux techniques d’analyses actuelles, les chercheurs sont en mesure de déterminer l’âge des individus les ayant laissées, ainsi que la vitesse à laquelle ces derniers marchaient ou couraient. Différents scénarios peuvent ensuite être élaborés à partir de ce type d’informations, offrant un aperçu saisissant du quotidien de nos ancêtres préhistoriques.
Dans le cadre de récents travaux n’ayant pas encore fait l’objet d’une publication scientifique, Matthew Bennett et ses collègues de l’université de Bournemouth ont identifié l’empreinte caractéristique d’un paresseux terrestre géant, laissée il y a 11 500 ans environ. Mesurant environ 40 centimètres de long, celle-ci présentait des déformations semblant avoir été causées par les sauts répétés d’un groupe de trois à cinq jeunes enfants.
« La forme des traces de pas indique clairement que le sol était humide », estime Bennett. « Bien qu’il soit impossible d’être certain du déroulement des évènements, la meilleure interprétation est que l’eau s’est accumulée dans l’empreinte de paresseux pour créer une flaque parfaite, qui aurait constitué une cible irrésistible pour ces enfants préhistoriques. »
Des empreintes précieuses
Kevin Hatala, de l’université Chatham en Pennsylvanie, se dit impatient d’en savoir plus sur ces traces. « De tels travaux démontrent le potentiel unique des empreintes de pas pour enregistrer des informations qui sont extrêmement difficiles, voire impossibles, à observer ou à déduire à partir d’autres matériaux comme les os ou les outils en pierre », estime-t-il.
Membre du peuple Pueblo, Kim Charlie se dit fascinée à l’idée que ses potentiels ancêtres aient pu être amenés à côtoyer des paresseux géants. « Et vous vous demandez : bon sang, ces animaux étaient-ils amicaux ? », conclut-elle.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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