Imaginez un immense jouet gonflable, quelque part entre un zeppelin futuriste et une station spatiale miniature, flottant dans le ciel désertique du Xinjiang. Ce n’est pas de la science-fiction, mais bien un prototype chinois baptisé S1500, une éolienne volante censée capter l’énergie des vents d’altitude. Et croyez-moi, ce projet ne laisse personne indifférent.

Les vents d’altitude, une source d’énergie plus stable et plus puissante
Les vents qui soufflent entre 500 et 10 000 mètres d’altitude sont bien plus puissants et surtout bien plus constants que ceux que nos classiques éoliennes récoltent au sol.
L’idée est donc simple : pourquoi s’embêter avec des mâts toujours plus hauts, plus lourds, plus coûteux… quand on peut directement aller chercher cette énergie là-haut ?
Le S1500 reprend ce pari audacieux. En gros, c’est un ballon gonflé à l’hélium, long de 60 mètres et large de 40, dans lequel sont installées 12 turbines de 100 kW chacune.
Avec le résultat d’une puissance équivalente à une petite ferme éolienne traditionnelle, mais concentrée dans un seul engin flottant. L’électricité produite est ensuite envoyée vers le sol par un câble haute tension.
Un prototype conçu pour résister aux vents et alimenter des zones isolées
On pourrait croire qu’un tel dirigeable se ferait vite malmener par les rafales. Pourtant, lors de ses premiers essais à Hami, dans le désert du Xinjiang, le S1500 a tenu bon malgré des conditions difficiles.
Les ingénieurs ont répété plusieurs fois l’opération pour vérifier qu’il pouvait être déployé rapidement et déplacé en quelques heures. Un atout majeur pour alimenter en énergie des zones isolées, des îles ou même des régions sinistrées.
Et ce n’est pas tout : selon ses concepteurs, ce ballon permettrait de réduire de 40 % l’utilisation de matériaux par rapport à une éolienne classique, et de baisser de 30 % les coûts de production d’électricité. De quoi faire rêver plus d’un décideur politique en quête d’énergie renouvelable à bas prix.
La Chine prend de l’avance dans la course aux éoliennes aéroportées
Si ce dirigeable fait sensation, il faut rappeler que d’autres ont déjà exploré la piste des éoliennes aéroportées. Dès 2011, la société britannique Kite Power Systems avait imaginé un dispositif basé sur deux cerfs-volants.
Le générateur restait au sol, et ce sont leurs mouvements qui produisaient l’électricité. De son côté, la startup néerlandaise Ampyx Power testait un planeur automatisé qui dessinait des « huit » dans le ciel. Enfin, aux États-Unis, la filiale de Google, Makani Technologies, a longtemps travaillé sur des drones-éoliennes.
Mais ce qui change avec le S1500, c’est l’échelle. Jusqu’ici, personne n’avait réussi à concevoir un engin aussi grand et capable d’emporter ses turbines directement dans les airs. La Chine, fidèle à sa réputation de géant de l’énergie, vient donc de placer la barre très haut.
Quels défis restent à relever avant une adoption massive ?
Alors, ce drôle de ballon est-il la clé d’une énergie propre et bon marché ? Difficile de le dire pour l’instant. Les défis techniques sont nombreux : stabilité par grand vent, sécurité des câbles, gestion de l’hélium, sans parler du coût réel à long terme. Mais une chose est sûre : si le S1500 tient ses promesses, il pourrait bouleverser notre façon de penser l’éolien.
Et puis, avouons-le : l’image d’un immense dirigeable blanc flottant au-dessus des déserts ou des océans a quelque chose de fascinant. Comme si le futur de l’énergie ressemblait un peu à un mélange de Jules Verne et de science appliquée. Et vous, seriez-vous prêt à voir ce genre de ballon gonflable surveiller votre horizon ?
Par Eric Rafidiarimanana, le
Catégories: Technologie, Sciences
Bonjour, Je publie beaucoup de sujets intéressants de DGS sur mon forum (https://www.leschroniquesdebidfoly.com) mais beaucoup de vos publications personnelles (8/10) ne contiennent que du texte et explications scientifiques que des lecteurs lambdas ont du mal à comprendre ne pourrriez-vous pas ajouter de temps en temps soit des photos ou vidéo où le simple lecteur y verrait plus clair ! Ceci dit vos reportages sont toujours très intéressants ! Merci à vous !