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En Chine, des criminels détournent la loi en affamant des tigres jusqu’à leur mort afin de produire du vin

Le tigre est un animal majestueux, emblématique de l’Asie. Malheureusement, ce sublime félin est une espèce gravement menacée… Traqué par les braconniers pour sa fourrure, il existe aussi une dérive moins connue qui entraîne le déclin de l’espèce : le « vin de tigre ». Cette liqueur reste, aujourd’hui encore, commercialisée en Chine malgré son interdiction et contribue à la disparition de l’espèce.

En 1900, on estimait que 100 000 tigres vivaient en Asie. À l’heure actuelle, ils ne seraient plus que 3 500 spécimens aptes à la reproduction selon l’Union pour la conservation internationale de la nature. Ce chiffre est alarmant, surtout lorsque l’on sait qu’ils sont 5 000 élevés en captivité en Chine et aux États-Unis. Cette baisse prodigieuse de nombre d’individus est notamment  dûe à la chasse aux tigres menée au XIXème et au XXème siècle. À cette époque, ils étaient courtisés pour leur peau et leur fourrure. C’est en 1970 que tous les pays ont interdit leur chasse mais cela n’a pas été suffisant pour protéger l’animal qui est toujours menacé par le braconnage et la dégradation de son habitat naturel.

En effet, il est toujours aisé de se procurer de la peau ou des griffes de tigre. Il est même d’ailleurs possible d’acheter du « vin de tigre ». La médecine traditionnelle chinoise attribue des vertus aux os d’animaux qui seraient aptes à soulager l’arthrite et les rhumatismes. Bien que la Chine ait interdit l’utilisation des os de félins en 1993, cet alcool reste cependant encore commercialisé dans le pays selon l’organisation britannique EIA (Environmental Investifation Agency). Selon leur enquête, la liqueur serait désormais fabriquée à partir des carcasses des tigres élevés en captivité qui ne sont pas détruites… L’Agence précise que le gouvernement chinois est bien au courant de cette pratique et qu’il aurait même notifié en 2005 que les fermes élevant plus de 500 tigres étaient en droit de commercialiser le vin de tigre.

Cela a largement stimulé le développement des fermes d’élevage de tigres (actuellement 200 à travers le pays) qui gardent les animaux dans des conditions parfois atroces : cages trop petites, animaux sous-alimentés, battus et jamais soignés. Une fois les tigres morts suite à ces mauvais traitements, leurs carcasses sont récupérées, revendues ou entreposées dans des congélateurs, pour ensuite être transformées en « vin » qui sera vendu à 150€ minimum la bouteille. Evidemment, les éleveurs continuent d’affirmer que les fauves meurent de « cause naturelle » pour pouvoir rester dans la légalité.

Cependant, les fermes ne sont pas les seules concernées puisqu’en 2008, l’EIA avait trouvé cet alcool dans deux zoos chinois : le Qinhuangdao Wild Animal Park et le Badaling Safari World. L’un de ces deux établissements avait affirmé avoir reçu l’autorisation des autorités chinoises lorsqu’il avait été dénoncé. On peut aussi prendre l’exemple du Xiongsen Bear and Tiger Mountain Village en Chine qui accueillait 60 tigres en 1993 contre plus de 1 500 aujourd’hui.

La directrice de campagne de l’EIA déplore : « La position tout à fait paradoxale de la Chine, qui dans un contexte international affiche son soutien à la conservation des tigres sauvages mais qui, au niveau national, encourage la demande et par conséquent le braconnage, est l’une des plus grandes escroqueries jamais perpétrées dans l’histoire de la protection de l’espèce. » Selon les ONG, la position ambigüe que continue de pratiquer le pays, anéantit les efforts internationaux qui cherchent à préserver l’espèce. Pour Steve Broad, le directeur exécutif du groupe TRAFFIC, le phénomène est un désastre non seulement pour la Chine mais aussi pour les tigres vivants restant à l’état sauvage.

Toute l’équipe de DGS a été choquée d’apprendre l’existence d’une telle pratique. Le fait qu’un animal aussi magnifique soit torturé jusqu’à la mort pour être simplement transformé en vin est révoltant. Ces images sont bouleversantes, il est difficile d’imaginer que l’Homme puisse engendrer de telles souffrances à un être vivant… Que pensez-vous de cette pratique et de l’inaction du gouvernement chinois ?

Par Joana Pimenta, le

Source: Maxisciences

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