Une expérience pionnière menée à bord de la Station spatiale internationale suggère que le développement précoce de l’embryon n’est pas affecté par les conditions de faible gravité et le rayonnement spatial.
Gestation spatiale
Prélevés sur des souris gestantes, les embryons au coeur de l’expérience avaient été congelés et convoyés jusqu’à l’ISS par une fusée SpaceX en août 2021. Stockés dans des dispositifs spécifiquement conçus pour être manipulés facilement par les astronautes de la station, ceux-ci ont été cultivés pendant quatre jours (durée maximale durant laquelle ils peuvent survivre hors de l’utérus), avant d’être préservés chimiquement et renvoyés sur Terre.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue iScience, Teruhiko Wakayama et ses collègues de l’université de Yamanashi ont évalué l’impact de cet environnement bien différent sur leur développement.
Globalement, les embryons ne présentaient pas de signes de lésions ADN liées au rayonnement spatial (ce qui pourrait s’expliquer par leur temps d’exposition limité). Leur développement structurel semblait également normal, suggérant que, contrairement à ce qui avait été préalablement supposé, la microgravité n’affecte pas la différenciation des embryons en deux groupes de cellules constituant la base du fœtus et du placenta.
In a Huge First, Mouse Embryos Have Been Grown in Space https://t.co/f3jLBMqAYk
— ScienceAlert (@ScienceAlert) October 30, 2023
Précédemment, des rates enceintes, envoyées dans l’espace pendant 9 à 11 jours au cours de la seconde moitié de leur grossesse, avaient donné naissance à des petits sains et de poids normal à leur retour sur Terre. Si de telles observations, associées à celles de la nouvelle étude, suggèrent que le développement foetal dans l’espace est possible et sûr, on ignore actuellement l’impact de la microgravité sur la mise bas.
De vastes implications
« Il existe une possibilité de grossesse lors d’un futur voyage vers Mars, car il faudra plus de six mois pour s’y rendre », explique Wakayama. « Nous menons de telles recherches afin de nous assurer que nous pourrons avoir des enfants en toute sécurité si ce scénario se produit. »
Pour l’équipe japonaise, la prochaine étape consistera à implanter les embryons cultivés sur l’ISS chez des spécimens de laboratoire et à suivre leur développement. L’équipe aimerait également vérifier si des spermatozoïdes et ovules de souris peuvent être utilisés pour créer des embryons par fécondation in vitro dans l’espace.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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