Aller au contenu principal

Elon Musk promet la fin du travail et de la pauvreté grâce à l’IA : faut-il encore croire à ses visions futuristes ?

L’intelligence artificielle pourrait-elle vraiment rendre le travail facultatif et éliminer la pauvreté ? Elon Musk y croit dur comme fer. Mais derrière cette promesse spectaculaire, se cache une question cruciale : doit-on faire confiance à celui qui multiplie les utopies technologiques ?

elon-musk
— Frederic Legrand – COMEO / Shutterstock.com

Elon Musk annonce un futur sans travail obligatoire : une vision qui interroge autant qu’elle fascine

Elon Musk a encore frappé. Lors d’un forum économique organisé en Arabie Saoudite, le patron de Tesla et SpaceX a déclaré que le travail deviendra « optionnel » d’ici 10 à 20 ans. Il s’appuie sur les avancées rapides de l’intelligence artificielle et de la robotique. Selon lui, chacun pourra choisir de travailler comme on décide de jardiner ou de faire du sport. Une activité de loisir plutôt qu’une nécessité.

Cette déclaration fait rêver : des robots pour accomplir les corvées, une IA pour prendre en charge les tâches complexes. Nous serions alors libres de créer, d’apprendre ou simplement de vivre. Mais cette promesse utopique pose de vraies questions. Est-ce crédible ? Qui financera une société sans emploi obligatoire ? Et surtout : cette liberté concernera-t-elle vraiment tout le monde ?

Des promesses déjà entendues : la technologie sauveuse n’a pas toujours tenu parole

Ce n’est pas la première fois qu’Elon Musk imagine un avenir bouleversé par la technologie. Il avait déjà promis des voitures autonomes, une colonie humaine sur Mars ou encore des implants neuronaux pour communiquer par la pensée. En réalité, ces innovations progressent lentement et restent loin des échéances annoncées.

Dans le domaine de l’intelligence artificielle, les progrès sont réels – les outils comme ChatGPT ou les robots industriels le prouvent chaque jour. Mais entre percées technologiques et révolution sociétale, le fossé reste large. La technologie ne se diffuse pas uniformément, et les inégalités peuvent s’aggraver si l’on ne maîtrise pas cette transition.

Une déclaration intéressée, dans un contexte économique et stratégique bien précis

Il faut aussi replacer cette annonce dans son contexte. Musk l’a faite peu après la signature d’un partenariat entre sa start-up xAI et NVIDIA, pour construire un énorme data center en Arabie Saoudite. Difficile de ne pas y voir une opération de communication, à un moment où les géants de la tech cherchent à séduire les puissances du Golfe.

En parallèle, Musk recentre Tesla sur l’intelligence artificielle. Les ventes automobiles stagnent, la conduite autonome reste incertaine. Miser sur l’IA et la robotique lui permet de relancer son image, d’ouvrir de nouveaux horizons… et d’attirer des investisseurs.

Quand Musk évoque la « fin de la pauvreté » grâce à la technologie, il faut décrypter son propos. C’est une vision d’entrepreneur, pas celle d’un expert en politiques publiques. Une projection séduisante, mais pas désintéressée.

Un monde sans pauvreté ? Possible sur le papier, mais sous conditions très strictes

L’idée d’éliminer la pauvreté grâce à la technologie est séduisante. D’autant que certains pays (Estonie, Islande) ou villes testent déjà le revenu universel ou la numérisation avancée des services. Mais pour que cela fonctionne, il faut une volonté politique forte, une redistribution juste des richesses, et une régulation stricte des acteurs technologiques.

Pourtant, Musk n’a pas la réputation d’un patron socialement engagé. Tesla a été critiquée pour ses conditions de travail, ses vagues de licenciements et une culture d’entreprise ultra exigeante. Tout cela est bien éloigné de l’idéal de liberté qu’il évoque dans ses discours.

Il existe donc un écart important entre ses paroles et les pratiques observées dans ses entreprises. Et cela mérite d’être questionné.

Peut-on croire Elon Musk ? Une vision à observer, mais à ne pas suivre les yeux fermés

Les prédictions d’Elon Musk sont avant tout des récits inspirants, mais stratégiques. Ils servent à esquisser un futur désirable, mais aussi à justifier ses choix économiques actuels. L’IA transformera sans doute nos vies. Mais imaginer qu’elle supprimera à elle seule le travail et la pauvreté relève de la fiction, sans un effort collectif massif.

Il ne faut pas oublier : la technologie reste un outil, pas une solution magique.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *