EL Seed, un artiste de rue audacieux, s’est déjà fait remarquer à plusieurs reprises pour son travail décalé. Cette fois-ci, c’est au Caire qu’il a décidé d’oeuvrer, y produisant une gigantesque fresque au message fort. SooCurious vous présente sa création.
L’artiste français d’origine tunisienne eL Seed définit lui-même son art comme du « calligraffiti », un subtil mélange entre le graffiti à la bombe et la calligraphie arabe. Depuis quelques années, il a déjà pratiqué son art à de maintes reprises, et notamment à Paris, comme sur la Tour 13 ou sur le pont des Arts.
En 2016, et pour valoriser la population de Manshiyat Nasr, un quartier du Caire, il s’est rendu dans la capitale égyptienne. Là, les habitants de ce secteur de la ville font l’objet d’une très mauvaise réputation et sont même surnommés les « Zabaleen », soit « le peuple des ordures ». Car l’endroit est bien souvent jonché de poubelles et son architecture favorise l’amoncellement de déchets.
Pourtant, selon eL Seed, « les habitants de la communauté copte de Zaraeeb collectent les détritus de la ville depuis des années et ont développé le système de recyclage le plus efficace à grande échelle » et « sont ceux qui nettoient la ville du Caire ». Pour restaurer l’image des habitants de Manshiyat Nasr, l’artiste a donc conçu une fresque inédite qu’il a appelée « Perception ».
En réalité, l’oeuvre d’eL Seed est une anamorphose, soit une déformation réversible d’une image. Ainsi, la globalité de la composition ne peut s’apercevoir clairement qu’en prenant du recul et en observant dans son ensemble la cinquantaine de bâtiments sur lesquels s’étend la fresque. A ce moment-là apparait le message de l’artiste, calligraphié en arabe : « Quiconque veut bien voir la lumière du jour doit d’abord s’essuyer les yeux. »
S’étirant sur 300 mètres, la fresque du « calligraffeur » apparait sous son plus beau jour depuis le point le plus haut du Caire : le Mokattam, une série de collines qui surplombent la capitale égyptienne et permettent désormais d’admirer le message d’eL Seed.
What you see is not what you think #perception #athanasius #zabaleen #cairo
Une photo publiée par eL Seed (@elseed) le
Une photo publiée par eL Seed (@elseed) le
Le message d’eL Seed, comme son action globale, sont réellement à saluer. Car en plus d’initier un style novateur et décalé, il propose une vision du monde plus humaine, basée sur le respect des différences et la tolérance. Si ce type de créations vous intéresse, découvrez le travail de cet artiste qui dénonce la pollution en transformant les déchets d’une plage en oeuvres d’art.
Par Maxime Magnier, le
Source: Gizmodo
Étiquettes: caire, el-seed, fresque, street art, immeuble, anamorphose
Catégories: Actualités, Monde