De nouvelles recherches révèlent que le glacier de l’Apocalypse a commencé à fondre rapidement il y a 80 ans, soit trois décennies plus tôt qu’on ne le pensait, à la suite d’un El Niño extrême.
Recul rapide
Situé dans l’ouest de l’Antarctique, le glacier Thwaites mesure environ 600 kilomètres de long pour 120 de large, avec une épaisseur comprise entre 800 et 1 200 mètres. Depuis les années 1980, on estime qu’il a perdu environ 540 milliards de tonnes de glace, contribuant ainsi à lui seul à 4 % de l’élévation actuelle du niveau des mers.
Les premiers relevés satellites de la région ne remontant qu’à 1978, des chercheurs ont récemment prélevé des carottes de sédiments en différents points du glacier et de son voisin plus septentrional, le glacier de l’île du Pin, afin d’établir précisément quand leur recul rapide avait débuté.
Basée sur le profil des particules de roches broyées par les glaciers, indicateur précis de leur stade de fonte, leur analyse a révélé qu’un épisode El Niño exceptionnellement chaud entre 1939 et 1942 était à l’origine de son accélération, illustrant l’impact durable d’un phénomène climatique relativement bref.
« Une fois que le système est déséquilibré, le recul se poursuit pendant des décennies », souligne Rachel Clark, géologue à l’université de Houston et auteure principale de la nouvelle étude, publiée dans la revue PNAS. « Ce changement n’est ni aléatoire ni spécifique à un glacier, il s’inscrit dans un contexte plus large de changement climatique. »
Une élévation significative du niveau des mers
Selon les prévisions actuelles, la fonte complète du glacier entraînerait une élévation du niveau des mers de plus de 60 centimètres, qui pourrait atteindre plus de 3 mètres si elle venait à déstabiliser l’inlandsis de l’Antarctique occidental.
« Ce glacier est important non seulement en raison de sa contribution à l’élévation du niveau de la mer, mais aussi parce qu’il agit comme une sorte de bouchon retenant une gigantesque masse de glace derrière lui », explique Clark. « Si le glacier Thwaites est déstabilisé, c’est toute la glace de l’Antarctique occidental qui risque de l’être. »
Par Yann Contegat, le
Source: Live Science
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