À l’époque de la Super Nintendo, la majorité des jeux incontournables de l’époque venaient du Japon. Mais parmi les exceptions à la règle, il y avait le plus déjanté de tous les jeux de la console : Earthworm Jim. Un side-scroller hilarant avec des personnages inoubliables, un univers étrange, une musique fabuleuse et des niveaux dont les images restent gravées pour le restant de votre vie. Dans ce jeu, vous jouez Jim, un ver de terre sans histoire qui se retrouve dans une armure surpuissante tombée du ciel !
En plus de lui conférer des pouvoirs incroyables, l’armure l’anthropomorphise et lui permet de courir et de sauter pour progresser dans les niveaux de plates-formes du jeu. Attention à ne pas vous faire trop frapper ou vous pourriez perdre votre armure et vous retrouvez nu comme un ver. Un concept fou qui vient à l’origine du constructeur de jouets Playmates Toys qui vendait alors des figurines des Tortues Ninja comme des petits pains. L’idée de base était donc de créer leur propre franchise, mais plutôt que d’en faire un dessin animé, ils ont l’idée de s’inspirer du succès de la franchise de Sega, Sonic, pour en faire un jeu vidéo ! Audacieux pour un jeu développé en 1993 et disponible en avril de l’année suivante.
Earthworm Jim est un jeu avec peu de défauts. La seule chose que les joueurs avec assez de recul pour mettre la nostalgie de côté lui reprochent, c’est un gameplay handicapé par des mouvements assez lents, ne permettant pas de faire face aux ennemis de façon optimale. Mais ce qui passionne avant tout les joueurs dans les années 90 lorsqu’ils découvrent le jeu, c’est son univers déjanté et son level design novateur. Les niveaux ne se ressemblent pas, que ce soit dans la direction artistique, dans le choix des musiques ou dans le gameplay lui-même. Une direction qui deviendra l’élément caractéristique de la série des Earthworm Jim, avec le fameux niveau 2 où l’on voyage dans un intestin ponctué de boutons de flipper avec la Sonate au clair de Lune de Beethoven en fond !
Jim commence son aventure sur une planète qui ressemble à une décharge. Pas vraiment glamour pour le départ d’un jeu mais surprenant dès lors que l’on rencontre une vache se tenant sur l’un des côtés d’un tronc mort. Ce dernier est à moitié dans le vide et au-dessus de cette partie pend un frigo rattaché à une chaîne. Si l’on fait tomber le frigo sur le tronc, l’effet de levier envoie voler la vache en dehors de l’écran et on nous informe que le lancement de la vache est un succès. Aucune explication ni contexte n’est offert. Au fur et à mesure de l’aventure, vous voyez parfois la vache voler dans le fond des décors, jusqu’à ce que finalement, une fois Jim devant le boss final, la vache atterrisse sur ce dernier et l’achève pour vous.
Beaucoup d’idées complètement folles de ce genre ponctuent chaque niveau du jeu. L’un des plus mémorables est le niveau des enfers, où vous devez affronter un chat maléfique et un bonhomme de neige avec Une nuit sur le mont Chauve de Modeste Moussorgski en fond sonore ! Le chat vous observe depuis le fond du décor pendant toute la progression, dansant de façon inquiétante en attendant votre arrivée. Une fois devant lui, il faudra le fouetter neuf fois pour venir à bout de ses neuf vies de chat. Fouetter, car si Jim possède une arme lorsqu’il porte son armure, il fouette les ennemis de son corps de ver de terre lorsqu’il en sort. Et dans le monde d’Earthworm Jim, c’est loin d’être le concept le plus étrange dont vous ferez l’expérience.
S’il est surtout connu pour sa version sur Super Nintendo, le jeu était aussi disponible sur Mega Drive. Si cela permettait aux joueurs de découvrir l’univers, la version de la Super Nintendo était largement supérieure, avec des graphismes bien plus fins, des décors à plusieurs fonds et des effets sonores plus riches. Cela dit, toute cette place nécessaire à ces ajouts alors absents de la version Mega Drive avait permis l’inclusion d’un niveau caché. De quoi pousser les joueurs à essayer les deux versions et un argument de vente pour Sega. Si le deuxième épisode d’Earthworm Jim datant de fin 1995 fut une réussite à tous les niveaux, la tentative de passage à la 3D en 1999 sur Nintendo 64 enterra malheureusement la franchise.
Déjà à sa sortie, Earthworm Jim avait été adulé par la critique et les joueurs pour son inventivité dans tous les tenants de son univers, pour son level design aux mille et une idées et la qualité de sa bande-son. Figurant sur la majorité des listes célébrant les meilleurs jeux de l’époque, Earthworm Jim est l’une des perles de la Super Nintendo et un jeu incontournable pour tous les amoureux des jeux de plates-formes. S’il est peut-être moins accessible aujourd’hui à cause de son gameplay daté, le reste du jeu mérite largement que les plus jeunes joueurs se penchent dessus pour une session de retrogaming.
Par Florent, le
Étiquettes: super-nintendo, earthworm-jim, mega-drive, shiny-entertainement
Catégories: Geek, Actualités