
Sur le plateau tibétain, il n’est pas rare de croiser des animaux de traie plutôt imposants. Issus du croisement de yaks avec des vaches ou des zébus, ils se distinguent par leur longévité et leur endurance remarquable.
Géants himalayens
Contrairement à de nombreuses autres animaux hybrides, seuls les dzos mâles sont stériles : les femelles, appelées « dzomos », peuvent se reproduire avec leurs « espèces parentes », ce qui se traduit par un patrimoine génétique assez confus.
En 2023, des analyses avaient permis d’éclairer leur histoire évolutive, révélant une domestication du yak intervenue sur le plateau tibétain il y a plus de sept millénaires, et de premières hybridations avec des bovidés domestiqués de la région il y a 2 600 à 2 300 ans environ.
Plus massifs et dociles que les yaks, les dzos sont utilisés en Asie centrale pour le labour et le transport de charges. En moyenne, il s’acquittent de ces tâches pendant quatorze ans, contre dix pour les premiers.
Grâce à leur pelage épais et leur constitution robuste, ces hybrides peuvent supporter des températures glaciales, et présentent une série d’adaptations génétiques uniques qui les aident à évoluer à des altitudes où les concentrations d’oxygène se révèlent nettement plus faibles.
Le meilleur des deux mondes
L’ascendance des dzomos se traduit également par une production de lait bien supérieure à celle des dris, femelles des yaks.
« Une telle hybridation va essentiellement permettre aux vaches d’évoluer en haute altitude, et aux yaks d’être utilisés dans les basses vallées », expliquait Xinyi Liu, chercheur à l’université de Washington et co-auteur de l’étude parue il y a deux ans dans la revue Science.
Dans l’est de l’Himalaya, des communautés pastorales semi-nomades croisent actuellement des yaks avec ces hybrides afin de créer des lignées capables de faire face au changement climatique, caractérisé par des étés de plus en plus longs.
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