Les dugongs, ou lamentins figurent parmi les mammifères marins les plus appréciés de tous. Cela est notamment dû au fait que cet animal soit particulièrement amical, et qu’il ressemble à une grosse peluche vivant au fond des océans. Le dugong reste un animal assez répandu, cependant, pouvoir en voir un figure dans le to-do-list d’un bon nombre d’amateurs de biologie marine. Au-delà de son apparence conviviale et de la sympathie qu’il inspire, le dugong est aussi une espèce marine fascinante et étonnante.
Le dugong, lamentin, ou vache des mers, est un mammifère marin habitant les eaux chaudes des côtes des océans Indien et Pacifique. Le dugong est herbivore et se nourrit donc essentiellement d’herbes marines. Il ressemble beaucoup à un lamantin, bien que ce soit deux espèces distinctes. L’Australie abrite les plus grandes populations, mais des dugongs sont également présents le long de la côte ouest de Madagascar, de la côte orientale de l’Afrique, dans la mer Rouge et le golfe Persique. Une petite population isolée persiste également dans l’archipel de Palau.
C’est l’une des quatre espèces vivantes de l’ordre Sirenia, qui comprend également trois espèces de lamantins. Le dugong est le seul mammifère marin strictement herbivore, et c’est aussi le seul Sirenia de son aire de répartition qui couvre les eaux de quelque 40 pays et territoires. Il est largement tributaire des herbiers marins pour sa subsistance et se limite donc aux habitats côtiers abritant des herbiers. Les plus grandes concentrations de dugong se trouvent généralement dans des zones protégées vastes et peu profondes telles que des baies, des chenaux de mangrove, les eaux de grandes îles côtières, et les eaux interrécifales.
BIEN QUE LE DUGONG SOIT APPELÉ « VACHE DES MERS », IL RESSEMBLE PLUS A UN ÉLÉPHANT QU’A UNE VACHE
Les dugongs ont une longueur comprise entre 2 et 3,5 mètres, et un poids compris entre 230 et 420 kilogrammes. Comme pour les baleines et les dauphins, le dugong a un corps fuselé qui se termine par une queue profondément entaillée. Les membres antérieurs sont des nageoires arrondies sans ongles. Il n’a pas de membres postérieurs ou de cou discernable. Leur museau est large et hérissé. Et leurs poils épais, ou vibrisses fonctionnent comme des poils sensoriels. Ces poils jouent un rôle important dans la détection, la discrimination et la manipulation des aliments.
A quoi ressemble la vie d’un dugong ?
Les dugongs sont généralement observés seuls ou en couples, et on pense que c’est leur découverte par les premiers marins qui a donné naissance à la mythologie des sirènes. Des troupeaux de 100 à 200 dugongs sont parfois observés, et le plus grand jamais enregistré comptait 450 individus. Les dugongs semblent préférer les formes plus délicates d’herbes marines que l’on trouve souvent à de plus grandes profondeurs ; ils laissent généralement des sentiers de nourriture le long des fonds marins.
ON PEUT ESTIMER L’ÂGE D’UN DUGONG PAR LE NOMBRE DE STRIES SUR SES DÉFENSES
Les mâles de l’espèce ont des incisives ressemblant à des défenses, et les adultes des deux sexes ont souvent des séries de cicatrices parallèles sur le dos causées par des tentatives d’accouplement ou des combats. Les femelles n’atteignent pas leur maturité sexuelle avant d’avoir environ 10 ans et donnent naissance tous les 3 à 7 ans. De manière générale, un seul bébé naît après une gestation de 12 mois. Le petit tète pendant au moins un an, mais mange aussi des herbes marines dès son plus jeune âge.
Comme les lamantins, ils ne vont pas dans des eaux avec des températures inférieures à 20 °C. Les dugongs sont des animaux à la vie longue, et peuvent vivre jusqu’à 70 ans. Ces principaux prédateurs sont les épaulards et les requins, mais les crocodiles peuvent également se nourrir de dugongs. Les humains font également partie des prédateurs de l’espèce ; le dugong est chassé depuis des milliers d’années pour sa viande et son huile. Étant herbivore, il n’est le prédateur d’aucune autre espèce animale.
La conservation de l’espèce
Bien qu’ils soient maintenant protégés par la loi dans toute leur aire de répartition, les dugongs de certaines régions restent menacés d’extinction locale en raison d’une chasse excessive. Dans d’autres régions, les populations ne se sont pas remises de l’exploitation passée. La détérioration de l’habitat, la perte d’herbes marines, l’enchevêtrement accidentel dans les filets de pêche et les collisions avec des bateaux ont également des effets négatifs sur les populations des dugongs.
Il faut également ajouter le fait que l’animal a de faibles taux de reproduction et ne peut alors pas compenser les sources de mortalité non naturelles. La répartition actuelle du dugong est fragmentée et de nombreuses populations sont proches de l’extinction. L’UICN classe ainsi l’animal parmi les espèces menacées d’extinction. De nombreux pays ont interdit la prédation de l’espèce par les humains, et le dugong est notamment le premier mammifère marin à être protégé aux Philippines.
Merci