De nouvelles recherches estiment que les loups auraient été domestiqués « accidentellement » par nos ancêtres. Au cours de la période glaciaire, les chasseurs-cueilleurs auraient été amenés à partager leurs surplus de viande avec les canidés, qui seraient par la suite devenus leurs animaux de compagnie.
Une surabondance de viande maigre
Le moment et les causes de la domestication des chiens restent assez flous. Actuellement, les preuves génétiques dont disposent les scientifiques suggèrent que les chiens se sont séparés de leurs ancêtres loups il y a entre 27 000 et 40 000 ans, tandis que le plus ancien enterrement de chien connu date d’il y a 14 200 ans, ce qui suggère que ces derniers étaient déjà fermement établis comme animaux de compagnie à cette époque lointaine. Cependant, on ignore si le processus a d’abord eu lieu en Europe, en Asie ou dans plusieurs endroits du globe simultanément, ni la raison principale pour laquelle il est intervenu.
Les chiens ayant la particularité d’être les seuls animaux domestiqués par les chasseurs-cueilleurs (tous les autres l’ont en effet été après la généralisation de l’agriculture), les principales hypothèses avancées veulent que ce processus soit intervenu afin de faciliter la chasse, ou que les loups se soient habitués aux hommes, à force d’évoluer à proximité de leurs campements en quête de nourriture.
Dans le cadre de récents travaux présentés dans la revue Scientific Reports, des chercheurs de l’Autorité alimentaire finlandaise ont suggéré que la clef résidait peut-être dans une surabondance de viande.
Les chiens ont été domestiqués à une époque caractérisée par la présence de glace sur une grande partie du nord de l’Eurasie et un climat beaucoup plus froid. Si humains et loups, en tant que prédateurs supérieurs, auraient vraisemblablement été en concurrence pour la nourriture une grande partie de l’année, à la différence de notre espèce, les canidés peuvent survivre pendant des mois en consommant uniquement de la viande maigre (ne contenant quasiment que des protéines).
« Ils devaient être très attrayants pour les chasseurs-cueilleurs »
Se basant sur les espèces de proies vivant sous de telles latitudes, les chercheurs ont calculé la quantité de nourriture disponible durant les hivers arctiques et découvert une prédominance d’animaux à viande maigre. Ce qui suggère que les chasseurs humains auraient disposé de davantage de nourriture qu’ils ne pouvaient en consommer, qui aurait par conséquent pu être partagée avec les loups.
« Il y a des limites à la quantité de protéines que notre corps peut supporter, c’est pourquoi nous devons aussi manger d’autres groupes d’aliments, comme la graisse », souligne Maria Lahtinen, auteure principale de l’étude. « Nous ne sommes pas totalement adaptés à la consommation exclusive de viande. »
Les auteurs de l’étude pensent que les chasseurs-cueilleurs auraient pu recueillir des jeunes loups orphelins, et les nourrir avec le surplus de viande maigre dont ils disposaient. S’il est peu probable que nos ancêtres aient alors eu un objectif à long terme en tête, les loups apprivoisés se seraient plus tard révélés être des partenaires de chasse utiles, ce qui aurait eu pour effet de renforcer le processus de domestication. « Ils devaient être très attrayants pour les chasseurs-cueilleurs », conclut Lahtinen.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
Étiquettes: chien, prehistoire, loup, domestication, ère glaciaire
Catégories: Actualités, Animaux & Végétaux
Danse avec les loups.
Deja il y a mille ans,on est pas sur, alors…