Il y a peu, les chercheurs travaillant au Ghana ont fait un constat alarmant : le marché noir et la déforestation foudroyante ont presque éradiqué les perroquets gris du Gabon ou perroquets Jaco. DGS vous en dit plus.
En République Démocratique du Congo (RDC), les activistes alertent le public sur le fait que des milliers de perroquets Jaco sont, chaque mois, arrachés à leur milieu naturel. Et ce malgré l’interdiction de capture et de commerce appliquée dans au moins une province du pays. Ils sont enfermés dans de petites cages sales, convoyés à un aéroport qui aide au trafic, envoyés à l’international par la voie des airs avant d’être vendus plus de 2 000 $ chacun, pour peu qu’ils aient survécu à ce voyage clandestin. Selon la primatologue et réalisatrice Cintia Garai, il semblerait qu’ils fassent route vers, entre autres, l’Afrique du Sud et plusieurs pays du Moyen-Orient, .
Ces animaux sont très sociables, ce qui joue en leur défaveur car ils se laissent approcher facilement et descendent par nuées dans les clairières, déclare Cintia Garai. Les braconniers les trouvent par foule et en prennent une douzaine à la fois. Ils utilisent aussi des pièges, appâts enduits de glue, qu’ils accrochent aux branches des arbres. Ces oiseaux sont également réputés pour leur capacité à parler comme les humains, ce qui les rend très attractifs en tant qu’animaux de compagnie.
Toujours selon la primatologue, protéger les perroquets est le premier pas pour protéger tout ce qui vit dans cette région. Spécialisée dans la protection des bonobos, elle s’est intéressée aux perroquets à cause de l’ampleur des dégâts dont elle a pu témoigner. Comme tout bon scientifique, elle sait que pour protéger une espèce, il faut s’intéresser à son environnement mais aussi aux autres créatures vivant dans le même milieu et travailler avec les communautés humaines locales pour potentiellement les sensibiliser au problème.
Un vote organisé aux États-Unis et dans d’autre pays est attendu bientôt afin de placer le perroquet gris du Gabon sous protection de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Convention de Washington). Seulement, la RDC n’a ni le pouvoir, ni la volonté politique de remédier à la situation. La réhabilitation des oiseaux sauvés du marché noir requiert des experts vétérinaires, entre autres, ainsi que des fonds conséquents. Ressources non accessibles dans la région pour le moment.
Contrairement au Ghana, la RDC n’a, jusqu’ici, pas subi de déforestation fatale pour les perroquets. Il est encore temps de les sauver. Cinitia Garai a d’ailleurs tourné un film de sensibilisation afin de toucher d’autres organisations et trouver l’aide nécessaire à la sauvegarde de ces oiseaux. En parlant de déforestation,vous pouvez vous informer en regardant cette carte qui dévoile la déforestation massive de notre planète en temps réel.
Par Anaïs Devouge, le
Source: SCIENTIFIC AMERICAN
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