Ce site du Colorado pourrait être la plus grande arène de danse nuptiale utilisée par les dinosaures

Comme c’est le cas pour la plupart des espèces animales, les dinosaures ont aussi eu besoin de s’accoupler pour se reproduire. Mais puisque ce sont des créatures qui ont disparu depuis longtemps, de nombreux détails de cette pratique chez ces animaux ne sont pas connus. La découverte d’un fossile dans le Colorado vient donner des éclaircissements sur certains de ces détails.

Comment les dinosaures s’accouplaient-ils ?

Même s’ils ont disparu il y a 66 millions d’années, les dinosaures ont laissé derrière eux des os fossilisés et des empreintes de pas qui offrent un aperçu saisissant de leur vie. Ces vestiges de leur existence ont permis aux paléontologues de déduire leur régime alimentaire, estimer leur taille et même déterminer leur vitesse de croissance. Cependant, il y a un aspect de leur vie qui a longtemps déconcerté les experts : comment ces créatures massives pratiquaient les rapports sexuels pour leur reproduction et quels étaient leurs rituels d’accouplement. Bien que certaines questions sur le sujet aient trouvé leurs réponses, de nombreux mystères persistent.

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Récemment, des chercheurs de l’université Old Dominion en Virginie, aux États-Unis, ont mis au jour de nouvelles informations sur l’accouplement des dinosaures grâce à des traces fossiles observées à Dinosaur Ridge, dans le Colorado. Notons que cet endroit est un site paléontologique où des ossements de dinosaures et d’autres traces de leur existence ont été découverts depuis le XIX^e siècle. Pour la présente étude, les chercheurs se sont focalisés sur des traces laissées par les dinosaures dans une partie de Dinosaur Ridge qui était autrefois une vasière inondée périodiquement.

Le plus grand site de « lek » jamais découvert

Des recherches antérieures avaient montré la présence de quelques lieux de « lek » de dinosaures dans la région. Le terme « lek » désigne les danses nuptiales élaborées que les dinosaures mâles exécutaient devant les femelles. Aujourd’hui, certains oiseaux modernes – descendants des dinosaures – perpétuent cette tradition ancestrale. Lors de ces parades, les mâles exécutaient des mouvements énergiques tandis que les femelles observaient et choisissaient un partenaire en fonction de leur performance.

Pour examiner ces traces, les chercheurs ont eu recours à des drones, dans la mesure où un accès rapproché était impossible, car cela pouvait compromettre l’intégrité du site. Grâce aux images prises par ces drones haute résolution entre 2019 et 2024, les scientifiques ont pu identifier 35 traces d’Ostendichnus, terme utilisé pour décrire les traces de parade nuptiale des théropodes. Ils ont constaté que ces traces pouvaient être classées en deux types distincts : celles en forme de bol et les autres qui étaient longues et fines. Ces différences pourraient révéler divers comportements, comme la parade nuptiale et la construction du nid.

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Les chercheurs ont également constaté que des fouilles antérieures sur certaines zones de danse avaient révélé des marques dans différentes strates, suggérant qu’une zone donnée avait été utilisée par divers dinosaures à différentes époques. Les scientifiques ont expliqué que des marques dissemblables témoignaient également de multiples styles de danse, comme le fait de traîner une griffe. Enfin, l’une des principales conclusions de l’étude – dont les résultats ont été publiés dans la revue Cretaceous Research – est que ce site pourrait être la plus grande zone de « lek » jamais découverte à ce jour. Par ailleurs, le mystère de ce cimetière de 10 000 dinosaures vient enfin d’être résolu.