
Souvent surnommés « pieuvres couverture » en référence aux longues structures membraneuses observées chez les femelles, les représentants du genre Tremoctopus constituent des exemples remarquables de dimorphisme sexuel.
Cas extrêmes
Le dimorphisme sexuel désigne l’ensemble des différences physiques distinguant mâles et femelles d’une même espèce, autres que les organes de reproduction. S’il peut s’agir de couleurs ou de plumes différentes, chez celles où la compétition est la plus rude, il s’avère plus marqué, avec des attributs supplémentaires et des représentants de l’un des deux sexes significativement plus grands.
Dans le cas des céphalopodes appartenant au genre Tremoctopus, les femelles se révèlent 72 fois plus grandes que les mâles : elles peuvent mesurer jusqu’à 1,8 mètre de long, quand les seconds ne dépassent généralement pas 2,5 centimètres. Ce qui constitue (de loin) le cas de dimorphisme sexuel le plus extrême du règne animal.
En matière d’écart de poids, ces pieuvres sont éclipsées par Ceratias holboelli, espèce de poissons abyssaux chez qui les femelles se révèlent environ 500 000 fois plus massives que les mâles.
Appelé hectocotyle, l’organe reproducteur des minuscules mâles Tremoctopus présente la particularité de se détacher pendant l’accouplement, à l’issue duquel ils perdent généralement la vie. Les femelles vont garder ce tentacule spécialisé jusqu’à la fécondation, et la sécrétion calcaire attachée à la base de leurs bras dorsaux, pouvant contenir plus d’une centaine de milliers d’oeufs, jusqu’à leur éclosion.
Moyens de défense
Les membres des quatres espèces du genre Tremoctopus présentent la particularité d’être immunisés contre le venin des physalies, composées de milliers d’individus fonctionnellement spécialisés appelés zoïdes. Au fil des années, plusieurs cas de céphalopodes arrachant les tentacules urticants de ces superoganismes marins et les utilisant ensuite comme des fouets pour se défendre ont été documentés.
Autre moyen de dissuasion : les longues membranes transparentes reliant les bras dorsaux et dorsolatéraux des femelles, qu’elles déploient pour paraître beaucoup plus imposantes et intimider leurs prédateurs.
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Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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