Des chercheurs ont identifié des dessins rupestres anciens dans des grottes de Porto Rico. Certains d’entre eux datent de plus d’un millénaire. Or, jusqu’alors, l’on pensait que l’île des Grandes Antilles n’était pas habitée avant l’arrivée des Européens.
Des œuvres datant de plus de 2 000 ans
Un dessin de lion datant d’environ 500 ans a particulièrement attiré l’attention des chercheurs. « Nous avons une image qui ressemble à celle d’un lion – mais à Porto Rico, nous n’avons pas de lions », a déclaré Angel Acosta-Colón, chercheur principal de l’étude, professeur adjoint de géophysique à l’université de Porto Rico et expert des grottes de l’île. Ce dernier pense qu’il s’agit de l’œuvre d’un esclave africain emmené sur l’île par les Espagnols.
D’après les résultats d’une recherche non publiée, certains dessins trouvés dans les grottes de Porto Rico datent de plus de 2 000 ans. Cependant, l’on pensait jusqu’alors que les premiers habitants de l’île s’y étaient établis après sa découverte par Christophe Colomb en 1493, c’est-à-dire depuis seulement quelques centaines d’années. Ainsi, elle était probablement habitée depuis bien plus longtemps.
Trois phases de création d’art rupestre
Les chercheurs notent que la datation de ce type de dessins n’est pas évidente, car il est impossible de dater de manière fiable des substances comme l’ocre minérale. De plus, la superposition de certains dessins ajoute à la difficulté de cette tâche. Ils sont ainsi contraints de faire une estimation en se basant sur des artefacts environnants qui contiennent une matière organique datable.
Pour obtenir des dates plus précises, les auteurs de l’étude ont prélevé une soixantaine de pigments utilisés pour réaliser les dessins dans différentes grottes de Porto Rico. Ils ont évité de prélever davantage d’échantillons afin de limiter la destruction de ces œuvres. L’analyse de ces échantillons a néanmoins permis de relever trois phases distinctes de création d’art rupestre. La première, entre 700 et 400 av. J.-C., présente des formes abstraites et géométriques. La deuxième phase, entre 200 et 400 de notre ère, met en lumière des dessins simples de corps humains. La troisième phase, entre 700 et 800 de notre ère, dévoile des représentations plus détaillées d’hommes et d’animaux.
Acosta-Colón indique que la découverte de la première phase est très importante, car cela prouve que des personnes vivaient sur l’île des milliers d’années avant l’arrivée des Européens. Il est convaincu que la poursuite des recherches pourra étirer le récit de l’histoire humaine sur l’île jusqu’à environ 7 000 ans. Par ailleurs, des peintures rupestres vieilles de dizaines de milliers d’années livrent leurs secrets.
Par Kanto Andriamanjatoson, le
Source: Live Science
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