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Des chercheurs découvrent une infection qui rongeait les os des dinosaures… avant même la chute de l’astéroïde géant

Fossile de dinosaure complet découvert dans le désert lors d’une fouille paléontologique.
Un fossile de dinosaure exceptionnellement bien conservé mis au jour dans le désert par des chercheurs – DailyGeekShow.com

Bien avant le grand cataclysme, certains dinosaures vivaient avec une douleur constante dans leurs os. Au Brésil, des chercheurs viennent de découvrir que plusieurs sauropodes portaient les marques d’une infection active au moment de leur mort. Une maladie préhistorique, imprimée dans la pierre, qui change notre regard sur la fin des dinosaures.

Des fossiles de sauropodes brésiliens révèlent des traces d’infection osseuse

Ce n’est pas un traumatisme, ni une morsure. Et pourtant, sur plusieurs fossiles de sauropodes extraits du site de Vaca Morta, dans l’État de São Paulo, des chercheurs brésiliens ont repéré des déformations osseuses étranges. En surface, des boursouflures.

En profondeur, une structure osseuse envahie, altérée, parfois jusqu’à la moelle. Rien ne correspondait à une blessure accidentelle. Alors les chercheurs ont eu une intuition : et si c’était une infection ?

Après des analyses microscopiques, la réponse tombe. Il s’agit d’une ostéomyélite, une infection grave de l’os, qu’on retrouve encore aujourd’hui chez les mammifères.

Ces déformations n’étaient pas de simples séquelles anciennes : elles étaient actives au moment de la mort. Aucun signe de cicatrisation. Pas de réparation. Juste des os rongés de l’intérieur, jusqu’à l’effondrement.

L’infection se propageait dans tout le squelette des dinosaures

Dans les fossiles analysés, les signes de la maladie ne se limitaient pas à une patte ou à une côte. Tout l’organisme pouvait être touché. Côtes, membres inférieurs, vertèbres… autant de zones portant les traces de cette pathologie osseuse invasive.

Ce n’est pas la première fois qu’on repère de l’ostéomyélite chez un dinosaure. Mais jusqu’à présent, on pensait à des cas isolés. Ici, plusieurs individus présentent les mêmes stigmates, à différents stades de croissance.

L’idée d’une contamination collective prend donc de l’ampleur. Une sorte d’épidémie, silencieuse, lente, mais potentiellement dévastatrice. Les chercheurs évoquent des causes environnementales : chaleur, eaux stagnantes, forte densité animale.

Autant de facteurs propices à la propagation de bactéries ou de parasites. Peut-être même via des vecteurs comme les moustiques, un scénario qui rappelle étrangement celui de certaines maladies modernes.

Ces infections remettent en question les causes de la mort des dinosaures

On imagine souvent la fin des dinosaures comme brutale, liée à un astéroïde ou à des volcans. Mais cette découverte nuance le tableau. Elle montre que bien avant le choc final, certaines espèces étaient déjà affaiblies. Ralenties. Rongées de l’intérieur. L’idée d’une extinction multifactorielle, avec des événements climatiques, mais aussi des maladies chroniques, devient plus crédible.

C’est aussi une leçon d’humilité : même les créatures colossales ne sont pas à l’abri de minuscules ennemis. Le fait que ces infections soient restées imprimées dans la pierre nous permet aujourd’hui de reconstruire des histoires de souffrance et de mort, invisibles à l’œil nu mais claires au microscope.

Les maladies anciennes peuvent nous aider à comprendre les modernes

Ce que cette étude nous raconte, c’est que les maladies infectieuses ont toujours existé. Que leur impact sur les écosystèmes a parfois été déterminant, bien avant l’arrivée de l’Homme. En reliant paléopathologie, technologie d’imagerie et analyse environnementale, les scientifiques brésiliens ouvrent un nouveau chapitre dans l’histoire du vivant.

Les déformations fossilisées deviennent des témoins silencieux d’épidémies oubliées. Elles nous rappellent aussi que certaines maladies humaines, comme la tuberculose ou l’ostéomyélite, ont sans doute des racines bien plus anciennes qu’on ne l’imaginait.

Et qu’à travers ces os rongés, ce sont peut-être les premières lignes d’une médecine de la Préhistoire qui se dessinent.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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