Aller au contenu principal

Des astronomes détectent un double cercle radio géant, une énigme cosmique aux frontières du visible

Un cercle radio énigmatique, plus vaste que 25 Voies lactées, vient d’être repéré aux confins de l’Univers. Des scientifiques et des amateurs passionnés l’ont déniché ensemble, ouvrant une nouvelle piste sur l’évolution des galaxies. Cette trouvaille secoue la communauté astronomique, et voici pourquoi.

Illustration d’un double anneau lumineux doré représentant un gigantesque signal radio cosmique détecté dans l’univers lointain.
Baptisé RAD J131346.9+500320, cet “Odd Radio Circle” est l’un des signaux les plus vastes et mystérieux jamais observés par les astronomes – Dailygeekshow.com

Un gigantesque signal radio venu du passé de l’Univers, plus grand que la Voie lactée

Pour commencer, imaginez un immense anneau lumineux, invisible à l’œil nu, mais perceptible aux ondes radio, flottant dans l’espace à des milliards d’années-lumière de la Terre.

C’est exactement ce que les astronomes ont repéré : un « odd radio circle », ou ORC, le plus éloigné et le plus puissant jamais observé. Baptisé RAD J131346.9+500320, ce cercle ne se contente pas d’être gigantesque (bien plus grand que notre Voie lactée), il présente aussi deux anneaux concentriques, comme une empreinte cosmique laissée par un événement que nous ne comprenons pas encore.

Mais ce n’est pas tout : ce phénomène remonte à une époque où l’Univers n’avait que la moitié de son âge actuel. Observer un ORC, c’est donc remonter le temps. Une archive flottante de l’Univers primitif. Ces structures, souvent colossales, atteignent plus de 3 millions d’années-lumière de diamètre, soit plus de 25 fois celui de notre galaxie. Une échelle qui donne le vertige.

Une découverte rendue possible grâce à l’alliance entre scientifiques et astronomes amateurs

Plus surprenant encore, cette découverte résulte d’une collaboration entre chercheurs professionnels et passionnés d’astronomie. Le réseau LOFAR, un immense radiotélescope européen, a fourni les données. Mais ce sont les membres de la plateforme RAD@home, un projet de science participative, qui ont identifié le cercle radio dans les images. Comme dans un épisode de C’est pas sorcier, la curiosité collective a fait avancer la science.

D’ailleurs, le Dr Ananda Hota, fondateur de RAD@home, souligne que cette collaboration illustre la puissance de l’intuition humaine. Les machines ne remplacent pas encore le regard aiguisé de ceux qui scrutent le ciel. Sans cette vigilance partagée, l’équipe serait peut-être passée à côté de cette structure cosmique.

Des vents galactiques ou des trous noirs en collision ? Les pistes explorées pour expliquer ces structures radio

Au départ, beaucoup d’astronomes ont pensé que les ORC provenaient de collisions entre trous noirs supermassifs. Mais peu à peu, une autre hypothèse s’impose : des « super-vents » galactiques issus des jets de particules émis par des noyaux de galaxies très actifs. Ces vents géants provoqueraient des ondes de choc visibles en ondes radio, créant ces immenses cercles dans le vide cosmique.

En parallèle, les chercheurs ne se sont pas arrêtés à une seule structure. Ils ont également repéré deux autres ORC impressionnants, situés dans des régions très denses de l’Univers. L’un d’eux présente des jets radio courbés comme s’ils avaient percuté un mur invisible. Cela montre à quel point l’environnement intergalactique façonne ces structures monumentales.

Un nouveau terrain de jeu pour les futurs télescopes et les chasseurs d’énigmes spatiales

Aujourd’hui, les chercheurs ne comptent pas s’arrêter là. Avec l’arrivée de nouveaux outils comme le Square Kilometre Array, ainsi que les grands relevés du ciel prévus par DESI et LSST, ils s’attendent à repérer des centaines d’autres ORC. Ces cercles radio pourraient devenir des balises pour comprendre les événements extrêmes de l’Univers.

En somme, pourquoi faut-il s’y intéresser ? Parce qu’ils pourraient expliquer comment les galaxies interagissent avec les trous noirs et la matière intergalactique. En clair, les ORC ouvrent un nouveau chapitre de la cosmologie. Et c’est peut-être ça, le plus grisant : se dire que dans l’obscurité du cosmos, des formes gigantesques nous attendent, invisibles mais bavardes.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *